Île-de-France : Quand les patrons veulent réorganiser les transports20/08/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/08/une2090.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Île-de-France : Quand les patrons veulent réorganiser les transports

Les patrons d'Île-de-France ne sont pas contents des transports collectifs franciliens. Ils viennent de le faire savoir dans un rapport publié par le Medef. Les usagers, selon eux, ne payent pas assez cher.

Ce que les patrons veulent " repenser ", ce n'est évidemment pas la qualité, la fréquence et la sécurité des transports, mais leurs " modes de financement et de gouvernance ".

Ces messieurs du patronat s'estiment " sous-représentés " au sein des conseils d'administration du Stif (le Syndicat des transports d'Île-de-France, autorité régionale chargée de l'organisation des transports). Ils se plaignent de n'y avoir " qu'un siège sur 29 ". Ce n'est pourtant déjà pas si mal et en tout cas mieux que les associations d'usagers qui n'ont droit qu'à une vague place consultative dans une structure annexe.

Ce patronat veut donc peser plus nettement sur les décisions du Stif, au prétexte qu'il assure une grande partie de son financement. En effet, en Île-de-France comme dans le reste du pays, les patrons des entreprises de plus de 10 salariés doivent payer une taxe, le versement transport (VT), qui varie entre 1 et 2 % de leur masse salariale, et qui est perçue directement par les autorités organisatrices de transport : communes, département ou régions.

C'est au fond l'existence même de ce versement transport, pourtant mille fois justifié, que les patrons voudraient remettre en cause. Ils veulent bien qu'existent des réseaux de transport efficaces pour pouvoir transporter chaque jour les travailleurs vers les usines et les bureaux... mais ils voudraient que ce soit à la seule collectivité de payer !

Les représentants du Medef suggèrent entre autres dans leur rapport une augmentation du nombre de péages en Île-de-France, une augmentation des tarifs de stationnement, un péage urbain dans les quartiers centraux de Paris et une augmentation de 10 % des tarifs des transports en commun ! Décidément, si le Medef arrivait un jour à diriger le Stif, les usagers franciliens ne seraient pas à la fête.

Pour justifier ces augmentations, les patrons utilisent l'argument de la vérité des prix, jugeant inadmissible que les transports collectifs soient à ce point subventionnés. C'est presque comique, de la part d'un patronat qui ne peut pas faire un pas sans pleurnicher auprès de l'État et des collectivités locales pour obtenir des allégements de cotisations et autres subventions ! Les subventions, ce serait bon pour les patrons... mais pas pour les travailleurs qui viennent se faire exploiter dans leurs entreprises.

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