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Belgique : Grève des bagagistes de l'aéroport de Bruxelles
Les bagagistes des deux multinationales Aviapartner et Flightcare de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem ont fait grève du dimanche 10 au mardi 12 août. Ils réclamaient des embauches, des augmentations de salaire et des outils de travail décents.
Depuis les privatisations des années 1990, les conditions de travail dans les activités aéroportuaires se sont fortement dégradées : bas salaires, compressions de personnel, outils de travail vétustes et accidents...
Les compagnies privées concernées se vantent de leurs profits en hausse (+12 % cette année) et de la faible progression des coûts du site de l'aéroport (1,1 % par an). Mais avec une inflation à 6 % et des salaires plafonnant à 1 200 euros, les bagagistes, comme les autres travailleurs de l'aéroport, ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. S'ajoutent un manque de personnel constant et des contrats précaires que les directions refusent de transformer en CDI. Les travailleurs ne peuvent même pas prendre leurs jours de récupération et les heures supplémentaires ne sont pas toutes comptabilisées. Un bagagiste déplace 30 tonnes par jour à la main et la surcharge de travail en période de vacances augmente encore les tendinites et les hernies.
Les bagagistes avaient menacé d'entrer en grève au début des vacances, mais les directions ne voulaient rien entendre. Alors, dimanche 10 août, 300 d'entre eux ont déclenché une grève spontanée. Bien sûr ils ont été accusés " de prendre les vacanciers en otage ". Des milliers de bagages se sont entassés, des centaines de vols ont été annulés ou détournés, des administratifs ont été mis à la tâche, une compagnie aérienne a même fait venir du personnel des États-Unis... Mais les bagagistes tenaient !
Après deux jours de grève, les directions syndicales ont appelé à la reprise du travail chez Flightcare et soumis aux travailleurs un accord négocié avec la direction : quelques dizaines d'embauches et de transformations de CDD en CDI, et quelques augmentations de primes. Le personnel de Flightcare l'a rejeté à 55 %. Les directions syndicales ont prétendu qu'il fallait les deux tiers des voix pour continuer la grève. À Aviapartner, la plus grosse des deux sociétés, l'accord a été rejeté à 70 % ! Le gouvernement a alors nommé un médiateur social qui a fait pression pour la reprise, obtenue finalement à l'arraché dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 août.
À juste titre, les bagagistes ne faisaient aucune confiance aux engagements de leurs directions. Et il est certain que les quelques promesses, déjà bien limitées, ne seront effectives que s'ils réussissent à maintenir la pression.