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- Lutte ouvrière n°2084
- Aéroports de Paris - Roissy-Charles-de-Gaulle : Grève de la Sûreté.
Dans les entreprises
Aéroports de Paris - Roissy-Charles-de-Gaulle : Grève de la Sûreté.
Les journées du 4 et 5 juillet compteront pour tous les salariés de la sûreté qui se sont retrouvés : ICTS, Securitas, Derichebourg, Sécurus, Brink's, Ifas, I-Sec, Aérosur, Sofrasep, Stim Sécurité, G4S, Alyzia, Main Sécurité. Depuis 2002, dans la sûreté aéroportuaire, nous n'avions pas vu une telle mobilisation. C'était un appel national et intersyndical.
Depuis de nombreuses années, les activités de " sûreté aéroportuaire ", autrefois réalisées par les douanes et la police, sont sous-traitées à de nombreuses sociétés privées. Sur l'ensemble du territoire, plus de 5 000 salariés, dont la majorité à Roissy-Charles-de-Gaulle, s'occupent ainsi de la surveillance des avions, du fret, mais aussi et surtout des " postes d'inspection filtrage ", les fameux " PIF " que doivent traverser les passagers avant d'embarquer.
C'est à près de 500 manifestants à Roissy (nous étions plus nombreux en nombre de grévistes) que nous avons défilé dans les deux terminaux de l'aéroport. Bas salaires, mauvaises conditions de travail, convention collective bas de gamme : les revendications ne manquent pas, mais là où il y a urgence ce sont nos salaires (en moyenne 1 200 euros net mensuels, en horaire décalé et en travaillant le dimanche), l'augmentation de l'indemnité de carburant, et la hausse de la prime de panier et du ticket-restaurant.
Il y a eu, ces derniers mois, plusieurs mouvements dans quelques entreprises de sûreté comme ICTS par exemple, mais les grévistes avaient bien conscience qu'ils seraient plus forts en étant " tous ensemble ", d'autant plus que les revendications sont les mêmes pour tous. La situation est commune à tous les salariés de l'aéroport (bagagistes, agents de piste, agents d'escale...) ; d'ailleurs, les camarades de Swissport (agents de comptoir), en grève depuis plus de deux semaines pour l'amélioration de leurs conditions de travail, s'étaient joints à notre manifestation.
Les patrons ne lâchent pas, ils s'entendent (d'ailleurs ils sont dans le même syndicat, le SESA). ADP, Aéroports de Paris, le donneur d'ordres, est complice. Gestionnaire des aéroports, il a été privatisé et affiche des profits faramineux.
Au travers des médias, ADP, les compagnies, les gestionnaires d'aéroports, les patrons des entreprises de sûreté, tous ont voulu minimiser l'ampleur de notre mobilisation.
Ils ont remplacé les grévistes en faisant venir des salariés de Londres ou d'ailleurs. Ils ont fait travailler d'autres salariés comme ceux d'ADP ou d'Alézia en heures supplémentaires, pour certains plus de douze heures de vacation, et fait venir des stagiaires sur les postes clés. Ils ont même fait travailler du personnel sans habilitation, avec seulement des badges verts de visiteur.
Nous avons choisi de faire de ces deux jours la démonstration que nous pouvions nous rassembler en surmontant les difficultés d'organisation, en sortant de nos entreprises respectives.
Nous restons mobilisés pour nous préparer à remettre ça, encore plus fort et encore plus nombreux.