Jarret-Structures - Asnières (Hauts-de-Seine) : Les grévistes organisent la solidarité.09/07/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/07/une2084.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Jarret-Structures - Asnières (Hauts-de-Seine) : Les grévistes organisent la solidarité.

Entrés dans notre troisième semaine de grève, nous sommes une vingtaine d'ouvriers qui nous battons pour contester une mise en liquidation artificielle qui aboutit au licenciement de 27 salariés, et pour obtenir une prime de départ de 10 000 euros. Nous avons décidé de nous adresser aux travailleurs de la zone industrielle où se trouve notre entreprise.

De nombreuses marques de sympathie se sont manifestées lors de notre passage. Il faut dire que sur la zone, les mêmes menaces de fermetures de site existent : situé sur les bords de la Seine, le lieu est convoité par les promoteurs qui construisent, dès qu'une entreprise est rasée, des habitations de standing.

Nous avons pris contact avec la vingtaine de salariés de l'entreprise GDB située presque en face de la nôtre, qui débutaient juste une grève contre une délocalisation impliquant 15 licenciements.

Nous nous sommes retrouvés à 80 autour d'un barbecue " de lutte et de soutien à la grève " avec des travailleurs des alentours. Comme l'a dit à cette occasion une participante de la grève à GDB, " si on n'est pas solidaire entre nous, avec qui on va l'être ? Avec les patrons ? "

Notre camarade Arlette Laguiller, que nous avions invitée, est intervenue. " Si on avait la levée du secret bancaire et commercial, a-t-elle déclaré, si une loi permettait aux travailleurs de contrôler les comptes, en particulier les comptes de la famille Domange [actionnaire majoritaire de notre entreprise], on saurait qu'il y a de quoi satisfaire les revendications. (...) Bien sûr, vous n'êtes que 27, bien sûr, le rapport de force est difficile, mais malgré leurs airs de matamores, le patronat nous craint, nous les travailleurs, et tant que nous resterons debout, à s'opposer à eux, ils ne seront pas tranquilles, malgré leur fric. "

Désormais il semble difficile d'obtenir la prime revendiquée. Notre patron, qu'on ne voit plus, a préféré perdre ses commandes, et de l'argent, plutôt que de nous affronter.

De toute façon, nous avons gagné autre chose : la solidarité, qui survivra à la fermeture de l'entreprise, et la conscience qu'on peut faire bouger les choses. Car beaucoup de grévistes impliqués dans cette lutte auront envie de transmettre cette volonté de lutter à leurs futurs camarades de travail.

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