Construction de logements : Borloo sert la soupe aux promoteurs18/08/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/08/une1985.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Construction de logements : Borloo sert la soupe aux promoteurs

Le gouvernement vient d'activer le «Borloo populaire », un nouveau dispositif d'incitation à la construction de logements.

Cette dénomination inventée par Borloo lui-même a été complaisamment reprise par la presse économique et les milieux d'affaires, banques, agents et promoteurs immobiliers, qui vivent ou gravitent autour de la construction de logements. Mais, en fait de popularité, c'est surtout celle du ministre qu'elle est chargée de servir.

Le dispositif s'adresse aux acquéreurs investisseurs, qui achètent ou font construire un ou des logements neufs pour pouvoir les louer. Il leur permettra de déduire de leurs revenus déclarés jusqu'à 65% de leur investissement sur quinze ans, à condition de louer le bien pendant au moins neuf ans à un loyer plafonné, en principe inférieur de 30% à ceux du marché environnant. Deuxième cadeau fiscal du dispositif, le bailleur pourra bénéficier d'un abattement de 30% sur ses revenus locatifs. Pour pouvoir bénéficier de ces largesses, une condition concerne les locataires: ceux-ci ne devront pas disposer de revenus supérieurs à un certain plafond.

Des millions de gens aux revenus modestes vivent dans des taudis ou des logements trop petits, ou encore sont hébergés chez des tiers. Les logements confortables et abordables pour les revenus réels d'une grande partie de la population manquent par centaines de milliers. La flambée des loyers et celle des prix de l'immobilier témoignent de cette pénurie de logements. Le «Borloo populaire» peut-il la faire reculer? Même pas. Il n'est pas fait pour cela.

Les loyers plafonnés sont répartis en quatre zones géographiques, de la plus chère, Paris et la première couronne par exemple, à la moins chère, les agglomérations de moins de 50000habitants, les petites villes, les villages. Dans la plus chère, le plafond permet de mettre le loyer d'un appartement de 50 m² à 800euros, à 1200 celui d'un 75 m². Dans une agglomération entre 50000 et 250000habitants, le loyer d'un 50 m² atteindrait 450 euros et celui d'un 75 m², 680 euros. À comparer au montant du smic, qui n'atteint pas 1000 euros net.

En fait ce dispositif, comme ses prédécesseurs, le «Périssol », le «Besson », le «Robien », du nom des ministres qui les ont institués, deux de droite et un de gauche (Besson), soutient d'abord et avant tout le marché de l'immobilier, c'est-à-dire les banques, les promoteurs, les constructeurs, les notaires et autres agents immobiliers.

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