n°1985 du 18/08/2006

L’éditorial

Le terrorisme d'État israélien creuse un fossé entre les peuples

Après l'arrêt des combats au Liban, l'armée et le gouvernement israéliens ont visiblement du mal à faire passer leur opération militaire pour un succès. Elle a été déclenchée officiellement pour délivrer les deux soldats israéliens faits prisonniers par le Hezbollah, sans même envisager l'échange avec des prisonniers libanais que celui-ci proposait et qu'Israël avait déjà accepté dans le passé. Mais les près de 1200 morts faits du côté libanais, la destruction de tout un pays, et en retour les près de 120 morts qu'a comptés finalement l'armée israélienne, auxquels s'ajoutent les 41 victimes civiles israéliennes des bombardements du Hezbollah, n'ont même pas permis de récupérer ces deux prisonniers. La ministre israélienne des Affaires étrangères a dû reconnaître que maintenant Israël devra accepter de négocier l'échange de prisonniers auquel il s'est refusé au début.

En fait, les deux soldats faits prisonniers n'auront été qu'un prétexte servant à justifier, aux yeux de la population israélienne, l'attaque à laquelle s'est livrée son armée. Si l'objectif d'Israël n'avait été que de récupérer ses deux soldats, son armée ou son gouvernement auraient pu chercher à le faire sans détruire pour cela tout un pays. En fait, ils ont saisi l'occasion de se lancer dans une démonstration à l'usage des peuples palestinien, libanais et arabes en général, pour signifier qu'ils n'hésiteront pas à détruire un pays, voire à massacrer son peuple, quand ils le voudront. C'est cette affirmation brutale du droit du plus fort qui, depuis des années, tient lieu de politique pour Israël.

n°1985

18/08/2006