Frank et Pignard - Cluses (Haute-Savoie) : Licenciements dans le décolletage18/08/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/08/une1985.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Frank et Pignard - Cluses (Haute-Savoie) : Licenciements dans le décolletage

À la veille de leur départ en vacances, fin juillet, les travailleurs de Frank et Pignard Autocam ont appris la suppression de 139 postes (sur 776), à partir d'octobre 2006, dont 60 à 70 licenciements.

Plusieurs entreprises de décolletage de la vallée de l'Arve, près de Cluses en Haute-Savoie, sont regroupées sous ce nom d'Autocam. Il y a deux ans, Autocam avait déjà supprimé 23 postes tout à côté, à l'usine Bouverat de Marnaz. Ce sont maintenant les différents sites de Frank et Pignard qui sont touchés. L'un d'eux serait fermé et les fabrications regroupées sur deux autres sites. Mais ces sites semblent bien petits pour pouvoir accueillir toutes les machines multibroches (décolletage haute précision) et, même si la direction affirme qu'elle n'a pas l'intention de délocaliser, on peut se poser des questions sur ses intentions réelles. Quant à ses propositions de reclassement, elles semblent faites sur mesure pour être refusées: ainsi un chef d'équipe se voit proposer de retourner à la production... avec le salaire correspondant!

Pour justifier son plan de suppressions de postes, la direction prétend vouloir réduire les coûts afin de retrouver «un résultat positif en 2007», le chiffre d'affaires ayant, paraît-il, baissé en 2005 par rapport à 2004. Mais elle dit bien ce qu'elle veut. Car les travailleurs constatent que le travail ne manque pas. Pour preuve, en juillet, on voyait arriver des intérimaires tous les jours et la production fonctionnait même le samedi.

Ce ne sont pas non plus les augmentations de salaires qui ont coûté trop cher à la direction. Elle a décrété un gel des salaires sur cinq ans, et ce n'est qu'à la suite de plusieurs débrayages qu'elle a consenti, l'an dernier, une augmentation de 1%.

Alors, quand les actuels patrons justifient ces suppressions de postes par un prétendu manque de compétitivité et annoncent des résultats en baisse, il y a tout lieu d'être méfiants.

En réalité, derrière ces restructurations, il y a la pression des commanditaires (Volkswagen, Mercedes) exigeant des pièces à des prix toujours plus bas et surtout la volonté de l'actuel propriétaire d'Autocam, Goldman Sachs et Penske, de rentabiliser au maximum son investissement.

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