Depuis lundi 7 août, 40 des 68 sans-papiers qui, à Limoges, étaient en grève de la faim début juillet ont décidé de la reprendre. Au bout de deux semaines, la préfecture de la Haute-Vienne avait accepté, pour la première fois depuis deux ans, de recevoir une délégation des sans-papiers. Après l'examen de leurs dossiers, elle a jugé 28 d'entre eux comme «peut-être» régularisables. Elle s'était engagée à donner une réponse définitive pour ces 28 dossiers le 4août et avait promis de réexaminer «avec bienveillance» les autres. Les grévistes de la faim avaient donc décidé de suspendre leur action.

Mais le 4 août, le préfet est parti en vacances sans tenir ses engagements, seuls dix sans-papiers ont été convoqués pour une éventuelle régularisation. Quarante d'entre eux ont donc de nouveau cessé de s'alimenter en réclamant «des papiers ou des cercueils». Ce sont essentiellement des célibataires qui n'ont aucune chance de rentrer dans les critères définis par Sarkozy. Nombre d'entre eux sont en France depuis plusieurs années, beaucoup ont fui des pays de dictature féroce. Ils font remarquer à juste titre que, pendant des années, ils ont constitué la main-d'oeuvre bon marché employée par les producteurs limousins de pommes et contribué à leur assurer de substantiels bénéfices. En ce moment, ces gros producteurs se plaignent d'un manque de bras pour leurs futures collectes mais pas un ne manifeste le moindre soutien vis-à-vis de ces travailleurs qui, munis de papiers, seraient prêts à aller s'embaucher dans leurs vergers.

Le collectif des sans-papiers organise des rassemblement de soutien les mardis et vendredis devant le local qu'ils occupent à Limoges, rue du Maupas, à partir de 17h30. Lutte Ouvrière est bien évidemment solidaire de cette démarche.