Le vote du projet de loi pompeusement baptisée "loi de modernisation sociale" a finalement été repoussé de quinze jours par Jospin. Cela donne un sursis au PCF, qui avait annoncé son intention de voter contre, mais cela ne changera certainement rien à la substance de cette loi.
Ce texte prétend être une réponse du gouvernement aux suppressions d'emplois annoncées par des entreprises qui affichent, pour la plupart, des bénéfices en hausse. Mais tout le monde sait déjà que ce n'est que poudre aux yeux. Le gouvernement se refuse à interdire les licenciements collectifs, y compris dans des entreprises qui sont largement bénéficiaires. Il ne se propose même pas de rendre ces licenciements plus chers pour les entreprises qui y recourent. Tout ce qu'il propose, c'est d'augmenter le montant des indemnités minima, bien inférieures à ce qui se pratique déjà dans les grandes entreprises. C'est-à-dire qu'en fait celles-ci pourront licencier comme elles le veulent, quand elles le veulent, comme par le passé.