Mexique-USA : Pauvreté et "kits de survie"01/06/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/06/une-1716.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Mexique-USA : Pauvreté et "kits de survie"

Le gouvernement mexicain vient de décider de faire distribuer ce qu'il appelle des "kits de survie" dans 400 agglomérations parmi les plus pauvres du pays, d'où il est probable que, cette année encore, bien des gens tenteront d'émigrer illégalement vers les Etats-Unis pour échapper à la misère.

Année après année, ils sont des centaines de milliers à tenter ainsi leur chance : la plupart sont refoulés, tandis que certains réussissent à passer entre les mailles des barbelés qui hérissent la frontière américano-mexicaine. Mais même ceux qui parviennent à franchir cet obstacle ne sont pas au bout de leurs peines : les gardes-frontières, des fermiers les prennent souvent pour cibles. Alors ils évitent les habitations, les bourgs, les routes et doivent errer de longs jours dans les étendues désertiques de la région avant de pouvoir espérer atteindre des contrées un peu moins inhospitalières.

C'est pour ceux-là, dont des centaines périssent de déshydratation, d'épuisement ou de morsures de serpents dans le désert, et après une affaire particulièrement dramatique qui a fait plus d'une dizaine de morts, que le gouvernement mexicain a prévu les fameux "kits de survie".

Aussitôt connue la nouvelle, les autorités nord-américaines ont élevé de vives protestations. Elles qui viennent de refuser au président mexicain nouvellement élu, Vicente Fox, d'étendre aux personnes la libre circulation des marchandises que permet l'ALENA (le marché commun Canada-Etats-Unis-Mexique créé en 1994), ont accusé le gouvernement mexicain d'encourager l'émigration clandestine.

Pour l'administration Bush, il faut encore que le droit d'aller se faire exploiter, évidemment au noir, dans les usines américaines ou dans les plantations d'agrumes du sud des Etats-Unis, c'est un privilège qui doit se mériter. Y compris au risque d'y laisser la vie dans le désert.

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