Seine-Saint-Denis : Des enseignants en colère01/06/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/06/une-1716.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Seine-Saint-Denis : Des enseignants en colère

Un mouvement des enseignants de Seine-Saint-Denis qui travaillent dans les SEGPA, sections d'enseignement général et professionnel adapté, dure depuis le 10 mai dans une trentaine de ces structures scolaires sur les 36 que compte le département.

Les SEGPA sont des sections en collège qui accueillent des adolescents en grande difficulté. Les enseignants sont des instituteurs spécialisés et des professeurs de lycées professionnels. Ces personnels assurent actuellement 23 heures de cours par semaine.

Le mécontentement ne touche que les instituteurs spécialisés parce qu'ils revendiquent d'assurer 18 heures de cours, au même titre que leurs collègues du second degré et d'autant plus que les enseignants de lycées professionnels de ces SEGPA doivent passer au régime des 18 heures de cours par semaine à la prochaine rentrée de septembre. Cela devrait permettre de diminuer les effectifs d'élèves par classe et d'embaucher des enseignants.

Ils ont déposé le lundi 14 mai une demande d'audience au ministère de l'Education nationale, mais en vain. Il n'y avait pour les accueillir que la pluie et les CRS. Pas découragés, une cinquantaine d'enseignants des SEGPA de Seine-Saint-Denis se sont rendus au collège Louise-Michel de Clichy-sous-Bois, au moment où un inspecteur d'académie devait effectuer une visite. Pris par surprise, il a accepté de recevoir et d'écouter une délégation mais il n'a rien avancé qui puisse satisfaire les enseignants.

Le lundi 21, ceux-ci se rendaient de nouveau au ministère, mais cette fois plus nombreux que la fois précédente parce qu'ils étaient rejoints par des collègues de SEGPA de l'Essonne, de Paris et de l'Eure. Le ministre a persisté dans le refus de les recevoir. Occupant le boulevard Saint-Germain, ils ont été évacués manu militari par les CRS.

A l'heure actuelle le mouvement continue. Une manifestation est annoncée à l'appel du syndicat des instituteurs, le SNUIPP, pour jeudi 31 mai. Jack Lang et sa hiérarchie ont jusqu'à maintenant refusé de recevoir et d'entendre les revendications légitimes de ces enseignants, confrontés plus encore que d'autres à des difficultés, en contradiction avec les récentes déclarations, avant tout publicitaires, du ministre de l'Education nationale sur sa volonté de recruter des enseignants. En fait, Lang s'intéresse bien plus à sa carrière, à son image, qu'il n'a le souci de débloquer les moyens nécessaires pour des conditions qui permettraient de délivrer un enseignement digne de ce nom.

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