Aubelin - Aube : Devanlay a dû payer01/06/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/06/une-1716.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aubelin - Aube : Devanlay a dû payer

Les 140 travailleuses des usines de Chaource et Bar-sur-Seine d'Aubelin ont fait céder Devanlay, leur ancien patron. Elles ont toutes obtenu une prime dite de "préjudice moral" de 100 000 F, pour chacune des salariées licenciées.

Le groupe Devanlay-Lacoste, qui prétendait ne pas être concerné par la fermeture de ces deux usines et refusait toute discussion, a donc cédé sur ce point. Les grévistes réclamaient une prime représentant deux ans de salaires. Toutes obtiennent finalement un an et demi, alors que Devanlay comptait bien se débarrasser à moindres frais, sans ternir l'image de marque du "crocodile Lacoste", de tout le secteur sous-vêtements par l'entreprise d'un patron marron, JF Pacreau. C'est que, il y a un an et demi, les salariées aujourd'hui licenciées par le liquidateur d'Aubelin, dépendaient encore de Devanlay-Lacoste. (LO n° 1712 du 4 mai 2001). Cette dernière semaine de mai, elles continuent d'occuper leurs usines pour obtenir de vraies formations.

Si la lutte a été payante, c'est que les salariées sont toujours restées mobilisées. L'après-midi du mardi 22 mai, les travailleuses de chez Aubelin, occupant leurs usines de Bar-sur-Seine et Chaource, sont venues manifester à Troyes avec force trompettes, pétards et tracts, bloquant l'entrée du magasin Lacoste du complexe Mc Arthur Glen, qui dans ses publicités invite les visiteurs à découvrir "un nouveau territoire de chasse ! Un bon plan pour les bonnes affaires..." Pour la journée du 22 mai, cette manifestation devant le magasin Lacoste a remplacé une manifestation envisagée devant le Medef de Troyes mais annulée par l'Union Départementale CGT de l'Aube, l'UD-CGT ayant délocalisé les actions aux Unions Locales. Ceux d'Aubelin, seuls, ont eux recentré leur action à Troyes.

Depuis l'annonce de la faillite des ateliers de Chaource et Bar-sur-Seine, les salariées les ont occupés, ont brûlé quelques machines, multiplié les manifestations devant les usines et magasins du crocodile Lacoste pour obliger ce groupe à reprendre les deux usines et, en cas de licenciement, à verser deux ans de salaire en plus des indemnités légales.

Il y a eu également des manifestations le premier mai à Troyes, le 5 mai à Bar-sur-Seine, jour d'inauguration de la foire locale, avec des officiels tous pleins de compassion mais incapables d'imposer à Devanlay de s'asseoir à une table ronde, une manifestation le 15 mai pour accompagner le PDG Pacreau avec trompettes, slogans, pétards, projection de farine et oeufs (en guise de souhait de bon anniversaire), à sa sortie du tribunal de commerce de Troyes. Ce chasseur de prime a même eu le culot de reprocher au personnel d'avoir empêché toute possibilité d'issue positive, en faisant grève dès la mise en redressement juidiciaire ! Ce chantage n'était pas surprenant de sa part, lui qui pendant les 15 mois où les deux ateliers ont fonctionné sous le label Aubelin, a traité les salariées comme des esclaves avant de déclarer l'entreprise en faillite.

Enfin une manifestation départementale beaucoup plus importante a eu lieu à nouveau à Bar-sur-Seine, le samedi 19 mai, à l'initiative du PC, avec le soutien de la CGT et de nombreuses organisations politiques, dont Lutte Ouvrière.

Cette mobilisation permanente des salariées d'Aubelin aura obligés Devanlay, au moins, à ouvrir les cordons de sa bourse.

Partager