L'incarcération de Michel Roussin, l'ancien chef de cabinet de Chirac à la mairie de Paris, comme la mise en examen de trois anciens trésoriers de grands partis politiques, soupçonnés d'avoir extorqué des fonds en échange de marchés publics, ont remis en lumière la manière dont ces partis ont été financés par de grandes entreprises. Mais le problème ne réside pas seulement dans ces agissements illégaux.
Les lois de 1988 et 1990 sur le financement des partis politiques ont autorisé, jusqu'en 1995, les dons des entreprises aux partis politiques, jusqu'à concurrence de 500 000 F par entreprise. Mais qui pourrait croire que les entreprises qui versaient ainsi cinquante millions d'anciens francs (le salaire et les charges sociales de cinq ouvriers payés au SMIC pendant un an) n'en attendaient pas des contreparties ? Non seulement en espérant voir les partis ainsi financés mener une politique qui leur soit favorable, mais des contreparties en bon argent sonnant, sous forme de commandes, d'aides ou de subventions.