Guyane : Explosion de colère08/12/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/12/une-1691.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Guyane : Explosion de colère

A plusieurs reprises ces jours derniers, des manifestations et parfois même des émeutes ont eu lieu en Guyane, ce département français situé sur la côte nord de l'Amérique du Sud. Elles ont été organisées par le «Komité pou nou démaré la Gwyane» (Comité pour le décollage de la Guyane) qui regroupe plusieurs partis politiques indépendantistes ainsi que l'UGT, le principal syndicat, lui aussi indépendentiste.

Dans leur journal du 2 décembre 2000, nos camarades de Combat Ouvrier, qui militent aux Antilles, consacrent leur éditorial à cette explosition de colère. Nous en publions quelques extraits.

«Selon le «Komité», cette manifestation (qui a eu lieu dans la nuit du 27 au 28 novembre) avait pour but de protester contre la décision du gouvernement de remettre en cause ses engagements pris le 24 mars dernier, qui prévoyaient l'ouverture de négociations sur la base du pacte de développement de la Guyane. Refusant de participer à une table ronde prévue à Paris le 18 décembre prochain, le «Komité» réclame que les discussions aient lieu en Guyane même, sur l'avenir institutionnel. (...) Il dénonce le chômage et la précarité de l'emploi, surtout parmi les jeunes, et le fait que les populations de l'intérieur sont victimes du manque d'infrastructures et de l'enclavement. (...)

Beaucoup de Guyanais réclament aussi de la terre et se déclarent «victimes de la confiscation du foncier par l'Etat». L'Etat français, comme à son habitude, ne prend pas en compte comme il le faudrait ces sentiments de dignité piétinée. Comme à son habitude, il impose ses vues de 8000 kilomètres.

Aujourd'hui, c'est la loi d'orientation pour l'Outre-mer qui fait problème. Mais le gouvernement refuse de prendre en compte les revendications de ceux qui s'y opposent parce qu'ils jugent que cette loi ne traite pas vraiment des problèmes de fond de la société guyanaise. Il faut savoir qu'en Guyane les deux assemblées locales ont rejeté la loi d'orientation pour l'Outre-mer. (...) Il n'est pas admissible qu'aujourd'hui en Guyane se déroulent encore des scènes de la plus belle époque des colonies !»

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