Les difficultés des éleveurs08/12/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/12/une-1691.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Les difficultés des éleveurs

Pour certains éleveurs, et en particulier pour ceux -petits et moyens- dont l'essentiel du bien est constitué par leurs troupeaux, la crise de la vache folle peut être une véritable catastrophe.

L'importante chute des ventes, avoisinant aujourd'hui les 50%, a pour conséquence à peu près immédiate la chute des prix auxquels les éleveurs peuvent vendre leurs bêtes aux abattoirs et aux grossistes. Quand ils peuvent les vendre. Sinon, les animaux restent dans l'exploitation en attendant des jours meilleurs.

Les éleveurs, et surtout les petits, sont totalement démunis face au marché. Sans doute, quand tout va bien, ils profitent largement de ses lois. Mais lorsqu'il y a un problème, ils se rendent compte à quel point ils en sont dépendants et finalement peuvent en être les victimes. Bien sûr, on peut dire qu'il ne sont pas indemnes de responsabilités dans la crise actuelle. Mais la principale responsabilité appartient aux trusts qui ont mis sur le marché ces farines animales dangereuses et aux pouvoirs publics qui les ont laissés faire.

Les agriculteurs qui pratiquent l'élevage comme activité complémentaire seront probablement les moins touchés par la crise actuelle. Certains éleveurs en revanche, intégrés à la chaîne alimentaire qui, en amont, leur fournit les animaux à élever ainsi que les aliments pour le faire et qui, en aval, leur achète les animaux une fois élevés, se retrouvent piégés.

La suppression des farines animales dans la nourriture des animaux destinés à la consommation humaine, qu'il s'agisse de bovins, de volailles ou de porcs, est absolument indispensable et urgente. Mais encore faut-il rapidement revenir à une alimentation plus saine, en quantité suffisante. Après des années d'élevage industriel, hors sol, à l'aide d'aliments livrés par les usines agro-alimentaires, la conversion n'est pas toujours évidente.

Enfin, les aides annoncées par le gouvernement seront distribuées de façon inégale, la plus grosse part allant vers les exploitations les plus importantes, sans compter que de toute façon, cette enveloppe de 500 millions de francs est dénoncée comme insuffisante par les organisations paysannes.

En fait, à l'issue de cette crise de la vache folle, de nombreux éleveurs petits et moyens risquent de disparaître au profit des grandes exploitations. Et à l'issue de cette nouvelle concentration de l'élevage industriel, dans un système économique tout entier tourné vers la recherche du profit aux dépens des intérêts de l'ensemble de la population et de sa sécurité alimentaire, les consommateurs risquent d'être encore une fois perdants.

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