Le nombre de milliardaires augmente : Les richesses créées accaparées par une minorité08/12/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/12/une-1691.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Le nombre de milliardaires augmente : Les richesses créées accaparées par une minorité

L'enquête menée par le magazine Capital sur les plus grandes fortunes professionnelles de ce pays confirme, s'il en était besoin, qu'une toute petite minorité de riches a vu ces dernières années sa fortune s'accroître de façon vertigineuse, accaparant une part toujours plus grande des richesses produites par les travailleurs au détriment bien entendu de ces derniers.

Le nombre de milliardaires a augmenté, passant de 120, il y a deux ans, à 150 aujourd'hui, et ces riches sont devenus encore bien plus riches. Les mille personnes les plus riches possèdent ensemble 1 220 milliards de francs contre 900 milliards en 1998. Cette évaluation de leur patrimoine ne tient compte que de la valeur des entreprises ou des actions qu'ils possèdent, c'est-à-dire de parts dans des sociétés, mais ne tient pas compte de leur patrimoine privé : immobilier, oeuvres d'arts, etc. Il s'agit uniquement de la richesse qui provient directement de la possession de moyens de production ou de distribution.

C'est toujours Liliane Bettencourt qui reste en tête des plus riches, grâce à l'Oréal et à Nestlé. Son patrimoine «professionnel» a plus que doublé en deux ans pour atteindre aujourd'hui 123 milliards de francs, ce qui représente un accroissement de 93 millions de francs par jour, ou encore de 3,9 millions de francs chaque heure du jour ou de la nuit ! On est bien loin du SMIC horaire. Les seuls profits qui lui reviennent sous forme de dividendes sur ses actions l'Oréal et Nestlé se sont montés en l'an 2000 à plus de 559 millions de francs. Elle dispose aussi d'autres revenus, dont des «jetons de présence» pour sa participation à divers conseils d'administration, mais ces chiffres-là sont secrets. Les richesses produites vont enrichir un peu plus les riches !

Le plus frappant, dans l'enquête de Capital, est la progression considérable depuis deux ans de ces grandes fortunes. Liliane Bettencourt n'est, en effet, pas la seule à avoir vu doubler sa fortune. Ils sont une bonne dizaine dans ce cas parmi les trente plus riches du pays. Et certains d'entre eux ont fait beaucoup mieux puisque Bernard Arnault, deuxième «fortune professionnelle» de France avec 89 milliards, a vu sa fortune multipliée par cinq en deux ans ; celle d'Olivier et Martin Bouygues, 25 milliards de francs, a été multipliée par 5,5. Celle de François Pinault (le Printemps et la Redoute) n'a augmenté que de 162% mais atteint tout de même 84 milliards de francs. Et puis il y a la famille Mulliez qui possède Auchan avec plus de 50 milliards de francs, une fortune en augmentation de 80% ou la famille Halley qui posséde Carrefour (plus de 40 milliards) et dont la fortune s'est accrue de 67% en deux ans. Au sixième rang la famille Dassault ne se porte pas mal avec 39 milliards, une augmentation de 39%.

Notons aussi que la famille Michelin arrive au 24ème rang des grandes fortunes de ce pays avec 7,5 milliards de francs, que sa fortune professionnelle a augmenté de 9%, ce qui est une augmentation bien plus élevée que la paye des ouvriers de ses usines. La famille de Wendel, dont fait partie le baron Seillières, arrive au 30e rang, et a bénéficié d'une augmentation de 70% de son patrimoine qui atteint presque les six milliards.

Et ce sont ces grands patrons qui trouvent que les travailleurs gagnent trop, qui refusent des augmentations correctes des salaires, qui aggravent les conditions de travail et accentuent l'exploitation des travailleurs. Ce sont les mêmes qui réclament toujours moins d'impôts et toujours plus d'aides, plus de subventions, plus de dégrèvement de charges !

Alors il serait temps que cela s'inverse et que le travail de la population laborieuse serve à autre chose qu'à enrichir cette toute petite minorité de parasites. Il serait socialement bien plus utile que ces moyens de production ne soient pas aux mains de quelques familles qui s'enrichissent toujours plus, et qu'ils soient mis au service de la population pour satisfaire les besoins vitaux de la collectivité.

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