SNCF : une grève pour les salaires17/11/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/11/2781.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : une grève pour les salaires

Mercredi 17 novembre, jour d’ouverture des négociations annuelles, les cheminots étaient appelés par les différents syndicats à la grève pour réclamer des hausses de salaires immédiates.

En effet, depuis sept ans, la SNCF impose le gel des salaires. Rien que depuis 2014, d’après la CGT, le retard des salaires, même sur l’indice officiel de l’inflation, se traduit par une perte de pouvoir d’achat d’environ 200 euros chaque mois. Ce sont donc des milliers d’euros que la direction doit à chaque cheminot.

Mais, outre le retard des salaires sur le coût de la vie, le salaire versé à la fin du mois baisse carrément pour un nombre croissant de cheminots. En effet, une partie importante de leur rémunération est constituée d’heures de nuit, de week-end, de jour férié, d’astreinte, de découché et bien d’autres dispositifs liés à la pénibilité du travail ou des horaires extrêmes. Mais justement, dans nombre de secteurs, la direction réorganise le travail et les roulements en tentant au passage de supprimer, non seulement des effectifs, mais aussi bon nombre de primes. C’est ainsi qu’un plan de réorganisation du commercial en Île-de-France se traduirait, entre autres, par une baisse importante de la rémunération pour les agents en gare.

Après un rassemblement réussi le 2 novembre à Paris-Nord, un appel à la grève de l’ensemble des agents des gares Transilien est lancé pour le 1er décembre. Dans plusieurs régions, depuis le début novembre, les conducteurs, mais aussi les contrôleurs et des agents en gare, se sont mobilisés sur la question des salaires, en plus de celle des effectifs et des conditions de travail. Et à l’échelon local, des cheminots se réunissent pour discuter salaire. Ainsi, dans un secteur des ateliers TGV de Châtillon, 40 cheminots se sont réunis le 16 novembre pour mettre au point leurs revendications salariales. Dans ce centre de maintenance, la direction indique aux nouveaux embauchés qui n’ont droit qu’au smic pour travailler dans des fosses, la graisse et le cambouis : « Si vous voulez gagner plus, faites du 3x8 ! »

Farandou, le PDG de la SNCF, au salaire annuel de 450 000 euros, a osé prétendre que le salaire moyen des cheminots est de 3 200 euros, dans une énième tentative de les faire passer pour des privilégiés. Il a surtout réussi à susciter leur indignation alors que bien souvent ils n’en gagnent que la moitié.

La journée du 17 novembre a été préparée de façon très diverse et souvent dispersée. Mais elle a le mérite d’avoir posé à l’échelle de la SNCF la question des salaires. Le mécontentement sur cette question, comme sur le manque criant d’effectifs, devra déboucher sur un mouvement d’ensemble.

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