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De Roubaix à Dunkerque : “un vote de conscience”
Poursuivant sa tournée à la rencontre des militants et amis de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud était dans le Nord la semaine du 11 novembre. Plusieurs dizaines de sympathisants sont venus débattre, certains ramenant amis et collègues de travail.
Beaucoup ont ainsi témoigné de la dégradation des conditions de travail dans des secteurs aussi variés que l’automobile, la santé ou la vente à distance. Ainsi, à Roubaix, les travailleurs de La Redoute ont calculé que la charge de travail est passée en quelques années de 1 200 colis à traiter par jour à 500 par heure aujourd’hui ! Le tout avec des dizaines de bras en moins et une augmentation en flèche des arrêts maladie. Les nouvelles machines et l’automatisation n’ont bien évidemment pas servi à soulager les travailleurs, mais au contraire à augmenter les cadences. Une discussion s’est engagée sur les progrès technologiques, qu’un travailleur voyait comme des obstacles à une prise de conscience et un facteur d’isolement supplémentaire. D’autres voyaient au contraire ce que la technologie pourrait apporter dans une société dirigée par les travailleurs.
La souveraineté nationale, les relocalisations, les traités européens suscitent des discussions et bien des travailleurs s’inquiètent de voir le nationalisme progresser dans la tête de leurs collègues, cherchant des arguments à y opposer. Mais comme l’a souligné Nathalie, « le grand patronat n’a pas de frontières. Ce n’est pas le «made in France» qui le guide, mais le taux de profit qu’il va pouvoir faire. C’est en fonction de cela qu’il déplace sa production, ses investissements. Les patrons sont patriotes pour leurs profits. Eh bien, la patrie des travailleurs, c’est leur classe sociale, qui ne connaît pas plus de frontières que les patrons n’en connaissent pour faire du fric sur notre dos. »
« La production et l’écologie sont-elles compatibles ? » a demandé une participante au débat de Lens. Cela a permis de souligner l’incompatibilité de la logique capitaliste avec la préservation des hommes comme de la planète.
En présentant les objectifs de lutte qu’elle porte dans cette campagne, Nathalie Arthaud a souligné que cela anticipe sur une situation où les travailleurs reprendraient l’offensive : « C’est un vote de conscience auquel nous appelons, un vote pour affirmer que nous devons préparer les combats à venir, affirmer nos objectifs matériels et politiques pour que nos luttes ne débouchent pas sur une impasse. » C’est bien à ces combats qu’il faut se préparer.