Attentats de 2015 : Hollande fier de ses guerres17/11/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/11/2781.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Attentats de 2015 : Hollande fier de ses guerres

Au quarante-deuxième jour du procès des attentats du 13 novembre 2015, François Hollande, qui était alors président de la République, a été entendu comme témoin et a, sans surprise, a défendu son action au sommet de l’État.

En se faisant exploser au Stade de France ou en mitraillant de façon aveugle des lieux de convivialité des quartiers populaires de Paris, les terroristes et les planificateurs des attentats ont cherché à massacrer le plus de monde possible. Ce mépris pour la vie de civils sans défense à Paris était le pendant de la violence et de la barbarie imposées par l’État islamique aux populations qu’il avait subjuguées entre la Syrie et l’Irak depuis la proclamation du « califat » en juin 2014.

L’État islamique est le produit des interventions impérialistes au Moyen-Orient. Une partie de ses cadres militaires étaient d’anciens officiers irakiens convertis opportunément à l’islamisme radical après la défaite de Saddam Hussein face à la coalition conduite par les États-Unis en 2003 et à la destruction de l’armée irakienne. Quand Hollande déclare à la barre du tribunal que les terroristes de l’EI se sont attaqués à « notre mode de vie », comment ne pas penser au mode de vie des populations du Moyen-Orient bombardées par les grandes puissances occidentales de l’Afghanistan à l’Irak, en passant par la Syrie à partir de 2014.

Certes, en 2003, la France s’était tenue à l’écart de l’intervention américaine en Irak. Mais l’impérialisme français a pris sa part du chaos afghan en y maintenant des troupes de 2001 à 2014. Le palmarès guerrier de Hollande durant sa présidence est suffisamment éloquent pour que Le Figaro l’honore de la distinction du président le plus belliqueux de la 5e République, rappelant qu’il avait été l’initiateur d’interventions militaires en Centrafrique, au Mali, en Syrie. Et cela a toujours été, sauf en Centrafrique, bien sûr au nom de la guerre contre le terrorisme islamique.

Zemmour a provoqué une polémique sur le thème : « Hollande a-t-il échoué à protéger la population française ? » Tout est mensonger dans ses propos, à commencer par l’idée que le rôle de l’État consisterait à protéger la population voire “les Français”. En réalité, l’État français défend les armes à la main les intérêts de ses capitalistes, en usant de la violence directe ou par l’intermédiaire de supplétifs ou de régimes tout aussi infects que celui imposé par l’État islamique. Les populations font les frais de cette guerre, y compris parfois dans des attentats à Paris.

Le terrorisme islamiste, même quand son bras armé vient de quartiers populaires de Belgique ou de France, ne peut pas se comprendre ni se juger sans mettre la barbarie impérialiste elle-même au banc des accusés.

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