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Leur société
Salon du Made in France : ceux qui tricolorent…
Le salon du Made in France s’est tenu à Paris du 12 au 14 novembre. Le « produire et consommer français » est présenté comme la solution miracle au chômage, aux bas salaires et même désormais au réchauffement climatique.
Derrière le « génie français » censé être incarné par les 800 exposants, la supercherie n’est jamais loin. Les shampoings et savons Dop étaient représentés sans rappeler qu’ils appartiennent à L’Oréal, géant mondial du cosmétique. La plupart destinent leur camelote à des consommateurs qui sont loin d’être payés au smic. Par exemple, le sous-vêtement d’entrée de gamme de la marque Le Slip français est à 40 euros ce qui fait cher la feuille de vigne.
Ce salon du Made in France a été inauguré par deux ministres de Macron et a reçu la visite du vert Yannick Jadot, de l’insoumis Jean-Luc Mélenchon, de la candidate de droite Valérie Pécresse et de ceux d’extrême droite, déclarés ou non, Dupont-Aignan, Le Pen et Zemmour. L’ex-ministre de Hollande, Arnaud Montebourg, quasi-père fondateur du salon en 2012, était présent à double titre : pour vendre sa candidature à la présidentielle et le miel de son entreprise baptisée Bleu-blanc-ruche – 8,49 euros les 250 grammes de miel de lavande tout de même.
Tous ont promis des subventions, des baisses d’impôts pour les patrons bien français qui respecteront un label bleu-blanc-rouge, chacun dans les nuances qu’impose leur positionnement sur l’échiquier politique. En fait, derrière ce qu’ils appellent le patriotisme économique, les patrons flairent les subventions publiques que les gouvernements, toutes tendances confondues, leur déversent généreusement ou sont prêts à leur déverser.
Les travailleurs n’ont rien à attendre de cette tromperie du « produire et consommer français ». Outre que la production dans le système capitaliste n’a plus de base nationale depuis des générations, même un slip 100 % français est fabriqué avec du coton importé. Le patriotisme économique distillé par la gauche, la droite ou l’extrême droite, au-delà des objectifs électoralistes, sert surtout d’écran de fumée pour dissimuler que les véritables ennemis des travailleurs dans la lutte pour un emploi et un salaire, sont les patrons, français ou pas.