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Leur société
Guadeloupe : la colère monte
Lundi 15 novembre, des barrages routiers ont été organisés en de nombreux points de la Guadeloupe. C’est en effet à cette date que les décisions de suspension de travailleurs de la santé refusant de se vacciner deviennent effectives. Plusieurs centaines sont concernés.
Ces actions avaient été annoncées par le regroupement des syndicats et organisations politiques lors d’une conférence de presse vendredi 12 novembre. Ce que la presse locale appelle LKP est en fait le regroupement de près d’une trentaine d’organisations syndicales et politiques, dont l’UGTG, FO, la CGTG, FSU, Combat ouvrier. Elles manifestent depuis la mi-juillet contre la loi du 5 août sur l’obligation vaccinale assortie de sanctions graves contre les travailleurs. Une partie des pompiers, eux aussi soumis à la loi du 5 août se sont joints depuis le début à la mobilisation. Ces organisations avaient appelé à la grève générale reconductible à partir du 15 novembre.
Samedi 13 novembre, ils étaient 2 000 à manifester et à bloquer les ronds-points de Perrin aux Abymes et le dernier rond-point avant l’accès à l’aéroport Pôle Caraïbes.
Une partie des travailleurs de la santé est en grève, dans une vingtaine d’hôpitaux et d’établissements. Les piquets de grève les plus importants sont ceux du CHU de Pointe-à-Pitre-Abymes et de l’hôpital de Basse-Terre.
Dans l’hôtellerie, une centaine de travailleurs salariés des hôtels les plus importants de l’île ont élu un comité de lutte et sont prêts à entrer en grève si on leur impose le schéma vaccinal pour travailler. Ils se déclarent solidaires de ceux de la santé en lutte. Ils réclament aussi des augmentations de salaire face à la hausse des prix. Les travailleurs d’Arcelormittal sont en grève depuis plus de deux mois contre un patron méprisant qu’ils ne supportent plus. Les pompistes de quelques stations-service ont fait grève le 15 novembre. Ils réclament le respect de leur convention collective en plus de l’arrêt des sanctions contre les travailleurs de la santé.
Les syndicats d’enseignants, en particulier la FSU, ont appelé à la grève à compter du mardi 16 novembre et à un rassemblement devant le rectorat. Ils protestent contre les menaces de suspension visant certaines catégories de travailleurs : psychologues, et infirmiers et assistants scolaires.
Pour l’instant, la grève n’a touché que ces secteurs-là. Ce qui a été plus spectaculaire, ce sont les barrages routiers élevés par les différents syndicats et les échauffourées entre travailleurs et policiers sur les barrages. À Morne-à-l’Eau, sur leur piquet de grève et barrage, les pompiers ont braqué leur lance à incendie sur les forces de police lorsque ces dernières sont intervenues. Aux abords du piquet de grève de la clinique Espérance aux Abymes, la police est intervenue brutalement. Le délégué syndical CGTG de la clinique et un militant de l’UGTG ont été interpellés violemment et menottés, puis ils ont été emmenés dans les locaux de la police en fin de matinée. Aussitôt, plusieurs centaines de travailleurs grévistes et militants se sont rassemblés devant le commissariat de Pointe-à-Pitre–Abymes. Les deux militants, sortis des locaux vers 17 heures, devront comparaître en avril pour rébellion.
Mardi 16 novembre, très tôt le matin, de nouveaux barrages ont été érigés, en divers lieux, notamment à Gosier devant le casino sur « la route des hôtels. » Au rond-point de Perrin aux Abymes, les pompiers ont élevé de nouveau leur barrage. D’autres barrages ont été élevés en d’autres lieux de l’île, notamment à Pointe-Noire au lieu-dit Mahault. Les différents dirigeants syndicaux ont multiplié les appels à la grève générale et aux barrages contre les sanctions consécutives à la loi du 5 août, et aussi contre la hausse vertigineuse des prix de consommation courante et de l’essence. Certains d’entre eux réclament des augmentations des salaires, des pensions et des minima sociaux. D’autres appellent à bloquer toute l’île et en appellent à l’ensemble des travailleurs et de la population.
En menaçant de priver d’emploi et de salaires les travailleurs qui refusent de se faire vacciner, Macron et son gouvernement, commis des capitalistes, se sont comportés en incendiaires, provoquant la colère justifiée de milliers de travailleurs, vaccinés ou non.