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Dans les entreprises
Airbus Helicopters Marignane : sous-traitants, mais pas sous-profits…
L’usine Airbus Helicopters de Marignane emploie environ 11 000 personnes, mais plus de 2 000 d’entre elles sont des employés d’entreprises sous-traitantes.
Du nettoyage à la restauration, en passant par l’ingénierie ou le gardiennage, ces travailleurs sont souvent les plus précaires et les moins payés. La plupart doivent se garer sur un parking éloigné de près d’un kilomètre de leur lieu de travail, et s’ils souhaitent manger au restaurant d’entreprise, ils doivent payer 8 euros de plus par plateau que les salariés Airbus. Du coup, ils mangent dans des salles de pause surpeuplées, sans l’équipement minimum, et il faut bien calculer son heure de repas pour ne pas trop attendre auprès de l’unique micro-ondes.
Ces entreprises sous-traitantes sont souvent des multinationales, dont les patrons affichent des fortunes inversement proportionnelles aux conditions de travail et de salaire de leurs employés.
Ainsi les gardiens et les hôtesses d’accueil sont salariés d’Onet. Les gardiens, en service par tous les temps, dans toutes les conditions, avec parfois quelques majorations du fait du travail le week-end ou la nuit, à toutes les heures, sont payés au smic.
Quant à la famille du patron d’Onet, elle détiendrait, selon le magazine Challenges, 300 millions d’euros (20 % de progression en un an), soit 21 000 années de salaire moyen d’un gardien. La famille Peugeot détient pour sa part 22 % de cette affaire profitable.
À la cantine, ce sont des salariés d’Elior, qui courent de la caisse à la plonge, de la cuisine au service, de moins en moins nombreux pour toujours plus de travail chacun, pour des salaires de 1 400 euros au bout de vingt ans d’ancienneté. Le patron d’Elior, lui, affiche 920 millions d’euros de fortune personnelle (56 % de progression en un an), soit 65 000 années de salaire d’une caissière de la cantine.
Les femmes de ménage salariées d’Atalian ont vu leurs conditions se dégrader d’année en année ; elles doivent toujours nettoyer un vestiaire de plus, des toilettes en plus, revenir parce qu’il y a un problème de plus sans aucun renfort, se débrouiller pour nettoyer alors qu’on leur rationne les produits, tout cela pour le smic. Mais la famille qui dirige Atalian possèderait 400 millions d’euros (+ 8 % en un an), soit 28 500 années de salaire d’une femme de ménage.
Du côté des bureaux, on trouve les salariés d’Alten qui travaillent en ingénierie. Les dirigeants d’Alten ont décidé de supprimer, à compter du 1er janvier 2017, les indemnités kilométriques et de panier. De son côté, le patron qui détient 16 % du groupe, peut afficher une fortune personnelle de 310 millions d’euros, en progression de 24 % en un an.
Enfin, la plupart des salariés d’Altran sont ingénieurs, intervenant sur différents problèmes techniques, ou de coûts. En 2016, leurs patrons leur ont imposé de travailler plus, sans payer d’heures supplémentaires. Mais les deux patrons d’Altran ont gagné cette année 29 places au classement des plus riches, et se partagent 180 millions d’euros, soit 33 % de progression en un an et 11 000 années de salaire d’un ingénieur débutant.
Ce ne sont là que quelques exemples de tous ces patrons, plus ou moins liés entre eux, qui se partagent les richesses que les travailleurs créent tous ensemble. Au-delà de leurs statuts différents, travailleurs d’Airbus ou des entreprises sous-traitantes ont à lutter contre la même exploitation.