Rentrée de Le Pen : le patronat ne sera pas oublié07/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2510.jpg.445x577_q85_box-0%2C62%2C822%2C1128_crop_detail.jpg

Leur société

Rentrée de Le Pen : le patronat ne sera pas oublié

Pour faire contraste avec ses rivaux de droite Les Républicains qui avaient choisi la station huppée de La Baule pour faire leur rentrée politique, Marine Le Pen avait, elle, opté pour Brachay, en Haute-Marne, un petit village de quelques dizaines d’habitants, qui votent presque tous depuis plusieurs années pour le FN. Tout cela relève évidemment de part et d’autre d’une mise en scène, savamment conçue par des spécialistes en communication.

Mais par-delà le décor et les paillettes, les discours entendus n’ont guère été différents sur le fond. Qui peut s’étonner que, comme à La Baule, on ait entendu à Brachay les mêmes diatribes contre l’islam et les migrants ? Ou encore les mêmes références grandiloquentes à « l’amour de la France » ? Pas surprenant puisqu’ils sont en concurrence sur un même terrain, celui dit de l’intérêt national, ou pour reprendre leur vocabulaire, celui du patriotisme. Un terrain que ne répugnent pas d’occuper d’autres postulants qui, eux, se disent à gauche, tels Montebourg ou Mélenchon.

Marine Le Pen se dit candidate pour une « France apaisée ». Mais elle dresse les travailleurs les uns contre les autres, en fonction de leur origine, œuvrant ainsi pour une France dans laquelle les travailleurs se laisseraient docilement, pacifiquement, pour reprendre ses mots, exploiter par leurs patrons. Elle se proclame la porte-parole des « oubliés », de ceux qui seraient sans voix. Mais quand les travailleurs prennent la parole dans la rue, comme ils l’ont fait ces derniers mois contre la loi travail, elle devient plus que discrète. Si elle se déclare du bout des lèvres contre cette loi, c’est surtout pour souligner, tout comme ses concurrents de la droite, qu’elle ne va pas assez loin en faveur du patronat.

Elle prétend parler à la place de ceux qui n’auraient pas la parole, mais en réalité, son discours et son programme sont ceux des défenseurs des exploiteurs.

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