Santé : la ministre soigne la banque07/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2510.jpg.445x577_q85_box-0%2C62%2C822%2C1128_crop_detail.jpg

Leur société

Santé : la ministre soigne la banque

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, s’est vantée d’avoir réduit le déficit de la Sécurité sociale, et a affirmé que « l’équilibre des comptes est à portée de main (…) grâce aux efforts que nous poursuivons. »

Le « nous », ce sont les retraités qui, de la réforme du gouvernement de droite en 2010 à celle du gouvernement de gauche en 2014, partent de plus en plus tard et voient leurs pensions bloquées. Ce sont les travailleurs des hôpitaux qui subissent la rationalisation de la gestion hospitalière, avec ses conséquences catastrophiques sur leurs conditions de travail et les malades pour qui les traitements ambulatoires signifient souvent un retour expéditif au domicile.

La ministre n’hésite pas à dire que, grâce au développement du tiers payant, les patients sortent moins d’argent de leur poche pour être mieux soignés, mais que c’est encore dans la branche des dépenses maladie qu’il faudra accentuer les efforts.

Le sondage Ipsos-Secours populaire vient à point pour contredire la ministre. Sur l’ensemble des personnes interrogées, 25 % ont renoncé à consulter un spécialiste ou différé une consultation ; c’est plus d’un quart quand il s’agit du dentiste, soit cinq points de plus qu’en 2008 ; dans les foyers les plus modestes, dont le revenu net mensuel est inférieur à 1 200 euros, cette proportion se monte respectivement à 40 % et 50 % : c’est 22 points de plus qu’en 2008 pour les soins dentaires. Plus des deux tiers des sondés affirment que, au cours des dernières années, les inégalités ont augmenté quand il s’agit d’accéder à la santé.

Quoi qu’en dise le gouvernement, la pauvreté s’accroît et, avec elle, les conditions de vie et la santé des travailleurs se détériorent. C’est le prix que paye la population pour réduire le déficit, c’est-à-dire pour assurer une rente aux banquiers.

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