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- Lutte ouvrière n°2336
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Leur société
Banques : Dirigeants et actionnaires mieux traités que les employés
Le leader français de la banque de détail n'avait pas songé à faire des économies par exemple sur le salaire de son PDG, augmenté de 75 % en 2012. La banque dit qu'elle n'aura pas de mal à trouver des volontaires, car la prime de départ sera attractive. Il n'en demeure pas moins que cela entraînera une nouvelle contraction des emplois, plutôt malvenue en cette période de chômage de masse.
La Société générale avait déjà supprimé 880 emplois en 2012. Et elle n'est pas la seule banque à procéder ainsi. Ces dernières semaines, les annonces de suppressions d'emplois se sont multipliées : 1 700 à 2 000 à la Banque de France d'ici 2020, 375 chez BNP Paribas, 350 chez Dexia, 250 chez Barclay... On a calculé que les banques suppriment des emplois au rythme d'environ 2 % par an. 4 000 emplois ont ainsi été supprimés en 2012 dans le secteur des banques commerciales (BNP, Société générale, etc.).
Malgré une moyenne de 30 000 employés embauchés par an, le nombre d'employés de banque diminue. Pour le seul secteur des banques commerciales, il est passé de 212 000 à 208 000 entre décembre 2011 et décembre 2012, car les embauches de nouveaux employés ne compensent pas les départs en retraite ou autres.
Si on ajoute le secteur mutualiste (Crédit agricole, Crédit mutuel, Caisse d'épargne, Banque populaire...), le secteur bancaire compte 370 000 employés. Mais le secteur mutualiste n'est pas mieux protégé. Ainsi, au Crédit agricole, si 2 700 recrutements ont été annoncés pour 2013, ils ne compenseront pas les 4 100 départs prévus cette année dans les caisses régionales de cette banque.
D'une façon générale, les embauches concernent d'abord le renforcement des sièges sociaux en commerciaux, informaticiens, contrôleurs de gestion ou experts-comptables très diplômés. Pour le reste, et notamment dans les agences, les dirigeants des banques pratiquent comme les autres capitalistes : ils cherchent à gagner en rentabilité en réduisant les effectifs pour réduire la masse salariale.
Il leur arrive aussi de proposer des mutations vers des postes éloignés à plusieurs centaines de kilomètres, ce qui en cas de refus peut déboucher sur une démission ou un licenciement. Et tout cela contribue à faire fondre les emplois.
Pourtant, il est de notoriété publique que les banques ont été le secteur le plus soutenu et le plus aidé par l'État depuis la crise de 2008. Mais les milliards d'euros distribués ont surtout permis aux banques de continuer à spéculer et d'afficher des bénéfices imposants mais, à l'évidence, pas à préserver les emplois.