Réduction des déficits : Faux désaccords avec la Commission européenne08/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2336.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Réduction des déficits : Faux désaccords avec la Commission européenne

La Commission européenne vient d'annoncer qu'elle allait accorder un délai à la France pour qu'elle réduise son déficit à moins de 3 % du PIB : initialement prévue en 2013, cette échéance serait reportée en 2015. Cela limiterait les coupes dans les dépenses de l'État. Mais, en échange, la Commission demande la poursuite de ce qu'elle appelle les « réformes structurelles » : encore plus de flexibilité sur le marché du travail et un nouveau report de l'âge de la retraite.

Le gouvernement a présenté cette annonce comme une victoire contre les partisans de l'austérité la plus forte au sein de l'Union européenne. Mais il s'est empressé d'ajouter que le « sérieux budgétaire » devait se poursuivre. « Sérieux budgétaire » ou austérité : deux expressions qui, au fond, ont le même sens. Il s'agit de réduire les dépenses de l'État, en s'attaquant à la situation de la population par le biais de la diminution des services publics et de réformes favorables au patronat. Les discussions actuelles portent sur l'ampleur et le rythme de ces attaques, mais pas sur leur existence. Tous sont d'accord, par exemple, sur la « libéralisation du marché du travail », c'est-à-dire la suppression des quelques protections dont bénéficient encore les salariés face à leurs patrons, ou encore sur la baisse des effectifs dans la fonction publique. Simplement, pour certains, une austérité trop brutale empêche la sortie de la crise et il faudrait étaler sa mise en oeuvre ; pour d'autres, la réduction des déficits publics doit rester la priorité absolue. Et pour tout ce beau monde, il n'est pas question de transférer le poids de la crise sur les classes riches.

Derrière ces négociations, le gouvernement socialiste cherche à se donner le beau rôle. En clamant qu'il a gagné deux ans de répit sur le plan budgétaire, il omet de rappeler que durant ces deux années il va imposer les mêmes réformes antiouvrières que dans toute l'Union européenne. Après la « flexibilisation » du marché du travail, ce sont les retraites qui sont visées : des négociations doivent s'ouvrir cet automne pour aggraver encore les réformes prises sous Sarkozy.

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