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- Lutte ouvrière n°2336
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Dans les entreprises
STX-chantiers de l'Atlantique -- Saint-Nazaire : D'un patron à l'autre, la même exploitation
Sur place, dans les ateliers, les bords et les bureaux des chantiers navals de Saint-Nazaire (ex-Chantiers de l'Atlantique) ce chaud et ce froid ont plutôt fait « ni chaud ni froid ».
Car depuis sept ans, les fiches de paie ont déjà changé quatre fois d'en-tête : Alstom (France), Aker (Norvège), Aker-Yards (Finlande), puis STX (Corée). Ces ventes et rachats successifs se sont à chaque fois effectués dans et sur le dos des travailleurs... y compris pour le flocage des bleus !
Aujourd'hui, ceux-ci constatent que pendant toute cette période, le Comité de direction des Chantiers de Saint-Nazaire est resté globalement composé de la même équipe de directeurs. D'Alstom à STX, ils ont mené exactement la même politique antiouvrière au service de ces actionnaires successifs. Cela inclut la réduction des effectifs en fixe (5 000 en 2003... 2 000 aujourd'hui !), l'explosion de la précarité et de la flexibilité des travailleurs sous-traitants, l'intensification de l'exploitation et la dégradation des conditions de travail de tous. Sans oublier les attaques sur les salaires, notamment sur ceux des travailleurs déplacés temporairement d'Inde ou de l'est et du sud de l'Europe (parfois tout simplement non payés !). Enfin le « Plan de compétitivité » actuellement en cours ne sera certainement pas perturbé par un changement de propriétaire.
Alors, malgré l'opacité et le mensonge institutionnalisés sur les comptes de l'entreprise, on peut imaginer les profits accumulés, alors que la direction locale s'obstine à vouloir faire croire que le chantier naval de Saint-Nazaire travaille à perte depuis plus de vingt-cinq ans !
Pour répondre aux inquiétudes soulevées par cette mise en vente, les différentes variétés de la gauche politique et syndicale ont mis en avant leurs solutions : comme la nationalisation plus ou moins totale, la recherche d'un « bon » repreneur, ou la « bonne politique industrielle ». Mais comment le retour envisagé (ou fantasmé ?!) d'Alstom ou la nationalisation des Chantiers pourraient apporter la moindre garantie sur l'emploi, les salaires ou face aux menaces que représente le plan de compétitivité, alors que, quel que soit le principal actionnaire de l'entreprise, les mêmes sont à l'attaque ?
Malgré de trop nombreux reculs imposés jusque-là par les patrons successifs, les travailleurs savent que seules leurs luttes répétées ont permis jusqu'à présent d'y mettre un frein ou de les reporter... et que les luttes d'importance sont à venir !