PSA -- Aulnay-sous-Bois : À la dix-septième semaine de grève, une détermination intacte08/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2336.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA -- Aulnay-sous-Bois : À la dix-septième semaine de grève, une détermination intacte

Mardi 7 mai, plus d'une centaine de travailleurs en grève sont allés manifester dans les locaux de la Direction générale de l'emploi pour protester contre l'attitude de blocage de PSA qui avait refusé de mettre par écrit le résultat des négociations concernant les revendications des grévistes.

Comme à leur habitude, les travailleurs sont rentrés sans effraction et se sont invités dans les bureaux de la Direction générale de l'emploi, en déjouant encore une fois la surveillance policière qui s'est pourtant largement renforcée.

Cette manifestation en direction du ministère du Travail avait pour but de rappeler au gouvernement que les grévistes étaient toujours mobilisés face à l'entêtement de Peugeot, et qu'il avait sa part de responsabilité, en refusant d'exercer la moindre pression sur la direction de PSA.

La grève est entrée dans sa dix-septième semaine, et les grévistes sont toujours très actifs. De désespoir, la direction a retiré ses « pots de fleurs », les cadres censés impressionner les grévistes... avec le succès que l'on sait, puisqu'elle est toujours incapable de sortir la moindre voiture de l'usine d'Aulnay.

Mardi 30 avril, les grévistes ont organisé leur troisième paye. La solidarité financière a fonctionné aussi bien que les deux mois précédents. Un versement de 1 000 euros a été assuré à chaque gréviste, de quoi continuer la grève et tenir tête à la direction. En effet, malgré les tentatives du gouvernement et de la direction de PSA d'enterrer la grève, la mobilisation des grévistes est toujours très populaire, elle est devenue un exemple de la ténacité de travailleurs en lutte contre la famille Peugeot, l'une des plus grosses fortunes du pays.

À la manifestation parisienne du Premier mai, le cortège des grévistes de PSA-Aulnay a été très applaudi, tout au long du parcours. La collecte auprès des manifestants a été un succès puisqu'elle a rapporté 11 000 euros, et beaucoup ont tenu à se procurer le tee-shirt ou les badges de la grève, arborant « On se battra comme des lions ».

Vendredi 3 mai, les grévistes ont rendu visite au préfet de Seine-Saint-Denis à la préfecture de Bobigny, et au directeur départemental du Travail. Aucun des deux n'a voulu se montrer. Pourtant le directeur départemental du Travail est le fameux « facilitateur » nommé par le gouvernement pour régler le conflit d'Aulnay. Mais ce monsieur a fait savoir qu'il était trop occupé pour recevoir les grévistes. Qu'il n'y ait rien à attendre de lui, voilà qui n'étonne plus personne, mais les grévistes ont ainsi fait savoir au gouvernement que la grève continuait et que rien n'était réglé.

Le gouvernement le sait bien, d'ailleurs, puisque, le même jour, dix-huit cars de CRS cernaient le siège de PSA avenue de la Grande-Armée à Paris, craignant qu'une action surprise ne prenne de court, une fois de plus, la surveillance policière. Que les grévistes inspirent cette crainte au gouvernement socialiste montre une fois de plus qu'il est un adversaire des travailleurs de PSA et qu'il se place dans le camp du patron.

Lundi 6 mai, la cohésion des grévistes était intacte. La direction, comme à son habitude, a tenté de redémarrer la chaîne au Montage, qui s'est arrêtée immédiatement. Plus de cinquante intérimaires s'étaient donné le mot pour débrayer afin de réclamer le paiement des 29 et 30 avril sur la paye d'avril et non de mai, ce que refusait PSA. Pour la direction, il n'y a pas de petites économies.

Une délégation d'intérimaires a été reçue, et il ne leur a pas fallu longtemps pour obtenir par écrit le paiement légitime de ces deux jours sur la paye d'avril, et les deux heures de débrayage payés. Bref, bonne ambiance pour un début de semaine !

Par ailleurs, tant que la direction, dans le cadre d'un protocole écrit, ne réintègre pas les quatre salariés honteusement licenciés, n'annule pas toutes les poursuites pénales, ne garantit pas par écrit les mutations et les reclassements externes, la grève continue.

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