Retraites complémentaires : Le patronat à l'offensive18/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2320.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites complémentaires : Le patronat à l'offensive

Les négociations sur les retraites complémentaires du privé ont recommencé le 15 janvier. Les caisses de l'Agirc (pour les cadres) et de l'Arrco (pour les employés et les ouvriers) sont en déficit : on approcherait des dix milliards d'euros en 2017.

Le Medef a présenté aux syndicats un projet qui est une attaque en règle contre le niveau de vie des retraités et des futurs retraités. Il propose que le réajustement annuel des pensions se fasse en dessous du niveau de l'inflation. Plus précisément, au 1er avril 2013, ce serait d'un point et demi en dessous de l'inflation, suivi d'un point de moins chaque année pendant quatre ans. Cela permettrait d'économiser 4 milliards d'euros par an à l'horizon 2017.

La pension de réversion pour les voeufs et les veuves se monterait à 56 % de la retraite complémentaire du conjoint, au lieu de 60 % actuellement, et à partir de 60 ans seulement, alors que pour le moment il est possible au conjoint survivant de toucher une pension de réversion de l'Arrco à partir de 55 ans.

Enfin, le patronat voudrait reculer progressivement, à partir de 2019, l'âge auquel on touche sa retraite complémentaire, c'est-à-dire en fait pousser au recul de l'âge où on peut toucher sa retraite complète.

Même si on fait la part de la surenchère, classique en début de négociations, quitte à en rabattre après, ces propositions sont une véritable provocation.

Les syndicats ont dit non à de telles propositions. Mais la CFDT a déjà annoncé qu'elle envisageait qu'on puisse réclamer un effort aux salariés à condition d'épargner les petites pensions, de moins de 1 000 euros par exemple ; FO aussi, si les patrons acceptaient une hausse des cotisations. La CGT, elle, propose un plan qui est une véritable usine à gaz, reposant principalement sur une augmentation des cotisations payée à 10 % par les salariés et à 90 % par les patrons, avec une modulation pour les artisans et les très petites entreprises.

Les patrons ont dit non à toute hausse des cotisations patronales, pour « préserver la compétitivité des entreprises ». Ils n'ont rien à craindre d'une « ingérence » du gouvernement, pour reprendre le mot de la patronne du Medef ; le ministre du budget Jérôme Cahuzac voit même d'un bon oeil une désindexation, par rapport à l'inflation, des retraites du régime général. La signature de l'accord dit de flexi-sécurité prouve au patronat qu'il n'a rien à craindre des syndicats signataires, et pas grand-chose des autres.

Pourtant, si les caisses sont vides, c'est parce que la recherche de profit des patrons les fait licencier en masse, et donc diminue tout ce qui pourrait rentrer de cotisations sociales pour couvrir les retraites. C'est, bien sûr, sur ces profits qu'il faudrait prendre pour assurer les retraites, complémentaires ou non. Mais, à la guerre menée par les patrons, les dirigeants syndicaux ne proposent aucune véritable riposte.

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