Hébergement d'urgence : L'inaction du gouvernement18/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2320.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hébergement d'urgence : L'inaction du gouvernement

La Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS) vient de publier son rapport annuel sur le fonctionnement du 115, le numéro d'urgence pour les personnes sans domicile. Pour elles, la situation est de plus en plus dramatique, d'autant que le gouvernement de gauche ne s'attaque pas davantage au problème que ses prédécesseurs de droite.

Les associations estiment que plus de 130 000 personnes sont sans logement en France. Le nombre de ceux qui ont recours au 115 ne cesse d'augmenter : en décembre, les demandes ont augmenté de 22 % par rapport à décembre 2011. Le Samu social, qui gère le 115, manque cruellement de solutions : 57 % de ceux qui ont téléphoné n'ont pas été pris en charge, un pourcentage en augmentation. La situation est particulièrement dramatique pour les familles, qui représentent désormais la moitié des demandes, mais auxquelles la réponse a été négative dans 64 % des cas, faute de structure adaptée.

En plus des lieux d'hébergement existant toute l'année, en nombre insuffisant, l'État a certes ouvert un peu plus de places d'urgence pour la période hivernale que l'an dernier, mais leur nombre reste dérisoire : 19 000 au total dans tout le pays. À titre d'exemple, le Samu social de Paris a pu proposer 1 200 places en 2012 contre 1 100 en 2011. Ayrault a déclaré début novembre 2012 que le gouvernement mettait fin à la « gestion au thermomètre de l'hébergement d'urgence », le nombre de places ouvertes en hiver n'étant plus censé être lié aux évolutions de la température. Mais elles restent bien des places d'hiver, toujours trop peu nombreuses, et on ne sait pas combien d'entre elles resteront ouvertes à l'arrivée du printemps, il ne s'agit donc là que d'un léger renforcement du dispositif hivernal.

La ministre du Logement, Cécile Duflot, a évoqué en septembre un budget de 50 millions d'euros pour « améliorer les conditions de logement d'urgence des sans-abri » mais, pour l'instant, l'hiver 2012-2013 ressemble à tous les autres. Elle doit annoncer le 22 janvier un plan pluriannuel sur le logement ; il n'y a pas plus à en attendre pour l'hébergement d'urgence que pour le logement en général, car son objectif est de créer 5 000 places supplémentaires ouvertes toute l'année... en cinq ans ! Autant dire une goutte d'eau au regard des besoins. Quant aux réquisitions de logements vides, on n'en a toujours pas vu la couleur.

Ce gouvernement, comme ceux qui l'ont précédé, n'a que de belles paroles à proposer aux dizaines de milliers de personnes qui, dans un pays parmi les plus riches du monde, sont obligées de dormir dehors.

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