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ESAT Libourne (Gironde) : Les sales voeux de la direction
L'ESAT de Libourne (Établissement et services d'aide par le travail) emploie 115 salariés, travailleurs handicapés, plus une vingtaine d'encadrants. Il est composé de six services, qui interviennent pour diverses prestations, aussi bien pour des particuliers que des groupes industriels : taille de haie, blanchisserie ou encore fabrication de composants électriques. Une partie d'entre eux est ainsi occupée à la fabrication de pièces de transformateurs électriques pour le compte de Schneider Electric.
Avant les fêtes, les travailleurs de l'ESAT avaient déjà eu la mauvaise surprise de voir leur prime de Noël rabotée de 100 euros, pour se limiter à 30 euros. Mais la reprise leur en a réservé bien d'autres.
Ainsi les salariés travaillant sur la chaîne de production pour Schneider ont appris, en guise de voeux de bonne et heureuse année, l'augmentation des cadences. Alors que, jusqu'à décembre, l'atelier devait sortir 3 500 pièces par jour, il devrait en fournir 6 500 à présent. Cela semble impossible à beaucoup de travailleurs, et la dégradation des conditions de travail se fait déjà ressentir.
Mais comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, ils ont appris, sans doute pour tenir le nouvel objectif, la suppression d'une de leurs deux pauses quotidiennes. Les salariés, soutenus par leur responsable d'atelier, ont refusé cette décision et ont pris leur pause comme d'habitude, ce qui a valu les réprimandes de la direction à leur responsable.
Cette reprise sous le signe de la productivité a touché tous les services de l'ESAT. Et bien sûr pas question qu'il y ait des recrutements et pas question que les salaires (530 euros et 600 euros par mois pour 35 heures de travail hebdomadaire, soit environ 4 euros de l'heure, deux fois moins que le smic) soient augmentés.
Si la direction entend justifier les salaires au rabais par le handicap, elle n'en a cure lorsqu'il s'agit d'aggraver les conditions de travail. Et si l'ESAT a pour vocation l'aide par le travail, on voit mal quel salarié pourrait se sentir « aidé » par de telles régressions.