PSA Aulnay-sous-Bois : Contre le projet de fermeture, vive la grève !18/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2320.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Aulnay-sous-Bois : Contre le projet de fermeture, vive la grève !

Mercredi 16 janvier, en équipe du matin la grève a démarré à l'usine PSA d'Aulnay, paralysant toute la production. Les travailleurs, conscients qu'il n'y a vraiment rien à attendre des négociations avec la direction, ont décidé de se lancer dans la grève pour imposer leurs revendications au patron.

Cela fait des mois que plusieurs centaines de travailleurs se mobilisent contre le projet de fermeture de l'usine. Pendant ce temps, la direction a tenté de les lanterner avec des réunions de négociation cyniquement vides. En fait, PSA veut un plan de licenciements exemplaire, mais exemplaire dans le sens de ne rien céder aux salariés. Que ce soit sur la question du départ des anciens, sur les reclassements ou sur la prime de mutation, les propositions de la direction sont ridicules, souvent en dessous de ce qu'elle a proposé il y a deux ans en fermant l'usine de Melun.

En revanche, la direction se prépare à transférer la production des voitures C3 d'Aulnay vers Poissy. Elle a prévu de redémarrer une équipe de nuit à Poissy le 11 février. Et elle espère dans la foulée réaliser les mutations d'Aulnay vers Poissy dans l'espoir de vider l'usine et d'affaiblir ceux qui combattent son plan. Et cela sans diminuer la production de C3, la voiture la plus vendue du groupe.

Dans ce contexte, depuis la rentrée de janvier, les travailleurs de l'usine discutent de la nécessité de faire grève avant les premières mutations internes et tant que la production de C3 est à Aulnay. En effet, en se mettant en grève avant le transfert de production, ils ont dans les mains un de leurs moyens de pression sur la direction. Les partisans de la grève ont cherché à entraîner le maximum d'ouvriers qui jusque-là hésitaient encore à se lancer dans la lutte, espérant qu'il sorte quelque chose des négociations.

De réunions en discussions individuelles, les travailleurs se sont retrouvés à presque 200, le 15 janvier à midi dans une assemblée générale commune aux deux équipes pour voter le démarrage de la grève le lendemain. À cette assemblée, la détermination des ouvriers était palpable. Ils voulaient marquer un grand coup, faire une démonstration de force, d'autant plus qu'une réunion de négociations était prévue par la direction le jeudi 17 janvier.

Les travailleurs ont aussi commencé à organiser leur mouvement. Bien des ouvriers qui ont participé aux grèves de 2005 et surtout de 2007, ont appris à diriger leur propre grève, à s'organiser pour faire vivre la grève, pour faire des collectes aux autres entreprises, etc. Cette expérience va être précieuse dans les jours à venir.

Mercredi matin, 16 janvier, dès le début de l'équipe, les grévistes ont tourné dans les différents secteurs. Au Montage, ils se sont rassemblés à 200 au bout de la chaîne dont ne sortait plus aucune voiture. Ils ont été rejoints très vite par plus d'une centaine de grévistes venant du Ferrage et de la Peinture. C'est à plus de 300 qu'ils ont alors tenu leur première assemblée de grève pour organiser la suite et continuer à gagner des grévistes.

Dans un communiqué de presse, la direction a tenté de minimiser le succès de cette mobilisation. Mais des journalistes ont pu entrer dans l'usine pour constater d'eux-mêmes que la grève était massive. Et quand la direction a voulu les faire sortir, ce sont les grévistes qui ont voté pour le respect de la liberté de la presse.

Ainsi, la détermination des grévistes a permis d'entraîner des travailleurs qui ne se mobilisaient pas ces derniers temps. La grève rencontre le soutien chaleureux des quelque 400 intérimaires présents dans l'usine. Elle a continué avec l'arrivée de l'équipe d'après-midi, bloquant toute production, et ne fait donc que se renforcer.

Cela fait des mois que la direction de PSA ment sur ses projets et croit pouvoir jeter les travailleurs à la rue sans rien, ouvrant la voie à d'autres attaques du patronat dans son ensemble. Mais depuis le début les travailleurs d'Aulnay refusent de baisser les bras. La lutte vient de franchir une nouvelle étape. Par leur détermination et leur combativité, les travailleurs peuvent obliger ce patron arrogant et trop sûr de lui à reculer.

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