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- Lutte ouvrière n°2320
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Dans les entreprises
General Electric -- Belfort et Bourogne : emplois, salaires et... dividendes : ça ne tourne pas rond !
Début janvier, c'est par les journaux locaux que les travailleurs de General Electric de Belfort et Bourogne, qui fabriquent des turbines à gaz, ont entendu parler d'un projet de la direction de supprimer 200 emplois, essentiellement parmi les 1 200 techniciens, ingénieurs et cadres, sur un effectif total actuel d'environ 1 870 CDI.
Si, dans un premier temps, la direction n'a officiellement ni confirmé ni démenti, elle a dit « être en ce moment dans une situation difficile et travailler pour y faire face ». Le prétexte est que le carnet de commandes, dans plusieurs mois, serait plus maigre.
L'amaigrissement des effectifs, lui, a déjà commencé depuis un certain temps : presque 200 CDI de moins en trois ans à cause des départs « naturels », ou départs en préretraite amiante non compensés, ou faisant suite à un accord sur la pénibilité. Et il faut ajouter les dizaines d'intérimaires et de prestataires renvoyés.
La situation prétendument difficile dont parle la direction, c'est aussi un serrage de vis à tous les niveaux. Dans les ateliers, et les bureaux, il faut produire toujours plus vite. Des cadres ont été licenciés récemment pour de prétendues fautes. Dans le même temps, c'est le travail qui doit être fait en urgence, dans ces mêmes bureaux, sans raison de délai apparente. Dans les ateliers de Belfort, en particulier, des bruits circulent que de nouveaux intérimaires doivent être embauchés pour faire face à un pic de charge.
Pour les salaires, la ceinture a aussi été resserrée d'un cran. Dans les ateliers de Bourogne, il y a eu des débrayages en décembre car une prime de fin d'année qui se montait à 1 000 euros brut jusque-là a été diminuée de moitié, et distribuée aux seuls ouvriers et techniciens. Les négociations annuelles pour les salaires démarrent prochainement et il faudra sûrement plus que quelques débrayages pour que des augmentations conséquentes soient accordées, dans la même proportion par exemple que celle des dividendes. En effet les actionnaires ont prévu d'augmenter leurs dividendes de 12 % en 2012 : ceux-ci se montent à des millions de dollars.
« Travailler », pour la direction, c'est priver de travail et de salaire une partie des salariés dont c'est la seule richesse. Et permettre aux actionnaires de General Electric Company, cet énorme conglomérat autant financier qu'industriel, d'encaisser des dividendes de plus en plus élevés !