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Turquie : Vers un règlement du conflit au Kurdistan ?
Le gouvernement et la bourgeoisie turcs, qui ont ouvert des discussions avec le PKK, souhaitent certainement mettre fin au conflit au Kurdistan. La crise syrienne en effet est en train par contrecoup de renforcer la guérilla kurde, le régime de Bachar Al-Assad ayant laissé aux Kurdes de Syrie les mains libres et des armes pour appuyer le PKK contre la Turquie.
Or depuis longtemps la bourgeoisie turque ne voit plus l'utilité de ce conflit, dû à l'obstination d'un État et de militaires qui perçoivent toute concession comme une trahison, alors qu'un compromis pourrait aujourd'hui être trouvé avec les dirigeants du PKK, un compromis qui pourrait devenir moins facile si les positions de celui-ci continuent à se renforcer. La bourgeoisie turque, qui tient avant tout à profiter des opportunités économiques de faire des affaires dans les pays voisins, voudrait se débarrasser des motifs de tension, et en particulier du conflit au Kurdistan, pendant qu'il en est peut-être encore temps.
Dans ce contexte, une autre explication de l'assassinat des trois militantes est aussi évoquée : il pourrait être le fait de services d'un autre État ne souhaitant pas voir le gouvernement turc se tirer du conflit à si bon compte. Les services syriens, par exemple, pourraient vouloir mettre la négociation en difficulté, pour continuer à rendre la monnaie de sa pièce à une Turquie qui a aidé et entraîné directement les rebelles syriens. Mais certains citent également les États-Unis, voire le Mossad israélien, qui voudraient empêcher la Turquie de se réconcilier avec les Kurdes d'Irak.
On le voit, les explications ne manquent pas, tant les intérêts en cause sont nombreux, de même que les services policiers et les réseaux habitués aux manoeuvres obscures et aux assassinats. Mais la volonté de la majorité de la population turque et kurde de voir le conflit se terminer pacifiquement, par la reconnaissance des droits élémentaires des Kurdes de Turquie, est aujourd'hui manifeste. Reste à savoir si la volonté du gouvernement Erdogan de parvenir à un règlement ira au-delà des velléités qu'il a déjà manifestées plusieurs fois, sans résultat, dans le passé.