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Leur société
Électricité : Usagers et contribuables vont payer plus cher
L'État a accepté de verser 4,9 milliards d'euros à EDF. La raison en est qu'EDF a été empêchée par le gouvernement actuel et le précédent, d'augmenter la CSPE comme elle aurait dû. Il s'agit d'un rattrapage.
La CSPE est une taxe assez récente, qui regroupe bien des choses dans un véritable fourre-tout. Il y a d'abord la péréquation tarifaire, qui permet à tous les usagers du territoire national de payer l'électricité au même prix, que l'on habite loin de tout ou juste à côté d'une centrale nucléaire. Il y a aussi les tarifs sociaux, qui sont en peine augmentation à cause de la crise et du chômage. Mais ce qui pèse le plus, dans cette CSPE est le développement des énergies dites renouvelables, à savoir les panneaux solaires et les éoliennes.
Le prix de l'électricité produite ainsi est plusieurs fois celui de l'électricité produite par tous autres moyens (nucléaire, hydraulique ou thermique), et l'État a imposé à EDF de racheter l'électricité d'origine solaire et éolienne à des tarifs élevés. Les particuliers ou les sociétés qui installent des panneaux photovoltaïques ou des aérogénérateurs (c'est leur nom officiel) souscrivent des contrats, généralement pour vingt ans, leur garantissant un certain prix de vente de leur courant électrique à EDF.
EDF dépense donc de l'argent, ou ne le gagne pas. Mais qui paye en fin de compte ? Les consommateurs, qui dans leur immense majorité n'ont ni panneaux solaires ni éoliennes, déboursent à chaque facture une certaine somme au titre de la CSPE.
Seulement, à plusieurs reprises, effrayé par les conséquences « sociales » des hausses, l'État a obligé EDF (dont il est le principal actionnaire à hauteur de 85 %) à limiter l'augmentation de la CSPE. EDF ne récupère donc pas ses dépenses ou son manque à gagner... et les réclame depuis longtemps à l'État. Celui-ci vient de lui accorder satisfaction. Cette fois, ce ne sont pas directement les usagers qui paieront, mais... les contribuables !
Mais ce n'est pas tout. La précédente hausse des tarifs EDF, celle de 2,5 % du 1er janvier, évaluée à environ 15 euros annuels de plus par ménage, était due précisément aux énergies renouvelables. Mais celle-là aussi a été volontairement sous-évaluée, et EDF réclame qu'on lui permette d'augmenter davantage à l'avenir. Gageons qu'elle aura satisfaction et que, sous ce prétexte ou sous un autre, les factures d'électricité continueront de grimper.