Résultats PSA-Peugeot-Citroën : L'art d'assaisonner les chiffres18/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2320.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Résultats PSA-Peugeot-Citroën : L'art d'assaisonner les chiffres

Sur toute l'année 2012, qui succède à une des meilleures années de vente pour le groupe PSA, les résultats commerciaux font apparaître une baisse des ventes de 584 000 véhicules. Mais ce sont des raisons politiques qui expliquent l'essentiel de cette baisse.

Les pouvoirs publics ont interdit à PSA de vendre des véhicules en Iran, sous prétexte d'embargo contre ce pays. En 2011, celles-ci représentaient 458 000 véhicules. Sans cette interdiction de vendre à l'Iran, les ventes mondiales de PSA n'auraient baissé que de 3,7 % par rapport à 2011. C'est-à-dire pas grand-chose.

Présenter les chiffres est tout un art : par exemple, en décembre, la baisse annoncée des constructeurs français, Peugeot et Renault, était de 14,6 % par rapport au même mois de 2011 qui comptait deux jours ouvrables de plus. En comparant à nombre égal de jours ouvrables, la baisse n'est plus que de 6 %.

C'est dire que, quoiqu'ils en disent, les constructeurs ne sont pas à plaindre. D'ailleurs, PSA se réjouit que « le second semestre s'inscrit en progression par rapport à l'année précédente » et se vante même que « Peugeot est leader du segment des citadines (B), grâce au succès du lancement de la nouvelle 208 ».

Pour Citroën, la C3, produite à Aulnay-sous-Bois que PSA veut fermer, est la voiture la plus vendue de la marque ! « Cette nouvelle année sera riche, avec notamment l'arrivée de nouveaux modèles en points de vente » affirme PSA. Riche pour les actionnaires, c'est sûr !

Car au-delà des constructeurs automobiles, il y a les actionnaires comme la famille Peugeot qui a tiré une immense fortune de la production automobile. Et elle peut compter sur le gouvernement. Celui-ci est capable d'intervenir dans les affaires commerciales de PSA en lui interdisant de vendre à l'Iran. Par contre il refuse d'intervenir dans les affaires sociales du groupe en se taisant, malgré l'aggravation du plan de suppression d'emplois, dont le nombre est passé de 8 000 à 11 200.

Ce silence ne l'empêche pas d'ouvrir les cordons de la bourse en faisant cadeau à PSA de 72 millions d'euros par an au titre du crédit d'impôts du pacte de compétitivité de Hollande.

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