Grèce : La population n'a rien à attendre des élections03/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/05/une2283.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : La population n'a rien à attendre des élections

Le 6 mai, des élections anticipées ont lieu aussi en Grèce pour élire les 300 députés de l'Assemblée nationale. Il devrait en sortir un nouveau gouvernement pour remplacer celui de Lucas Papademos, successeur non élu du socialiste Papandréou.

Papadémos a été propulsé en novembre 2011 à la tête d'une coalition de la droite (Nouvelle démocratie), de l'extrême-droite (Laos) et de la gauche (Pasok) en raison de ses compétences techniques d'ancien vice-président de la Banque européenne, comme le plus apte à rassurer les marchés et à imposer un nouveau plan d'austérité décidé par la Troïka (FMI, Banque européenne et Union européenne).

Le plan a été voté par l'Assemblée. Les députés y ont gagné en impopularité et un certain nombre ont fait défection de leurs partis d'origine pour créer de nouveaux groupes parlementaires. Bien qu'ils aient perdu, à eux deux, environ 35 % de leur électorat, d'après certains sondages, la Nouvelle démocratie et le Pasok resteraient les partis les plus importants. Mais, quels que soient leurs résultats réels, leur différence n'est sûrement pas dans leur programme.

Antonis Samaras, chef de la Nouvelle démocratie, plaide pour davantage de privatisations et pour une baisse de l'impôt sur les entreprises. Il promet de rétablir les retraites les plus faibles et les allocations aux familles nombreuses, de soutenir les éleveurs, de soulager les emprunteurs, de n'ajouter aucun nouvel impôt. Tout cela serait payé par la réduction du gaspillage et des déficits des entreprises publiques. Talonné par une extrême droite plus virulente, surtout dans sa fraction non parlementaire, il multiplie aussi les déclarations contre l'immigration devenue selon lui « une invasion sans armes », pour le renforcement de la police, de l'armée, de l'Église.

Evangelos Venizélos, qui a succédé à Papandréou à la tête du Pasok, promet lui aussi qu'il n'y aura pas de nouvelle taxe et que les taxes extraordinaires déjà votées seront progressivement réduites ou supprimées. Il promet des mesures spécifiques pour les petits salaires et les retraités, un renforcement de l'État social et la création de 1 500 emplois pour les jeunes. Il veut se concentrer sur les « réformes structurelles » pour avoir un État moins coûteux et ouvrir des professions « pour que chacun puisse accéder librement aux activités économiques ».

Mais que signifient 1 500 emplois -- à supposer qu'ils existent un jour -- quand un jeune sur deux est au chômage ? Que signifie cet « accès à la libre entreprise » quand des centaines d'entreprises, petites ou moyennes, mettent la clé sous la porte ? Que signifie cette promesse de ne pas créer de nouvel impôt quand les plans votés par la droite et la gauche ont déjà vidé les poches des salariés ? Quant aux réformes structurelles, à la lutte contre le gaspillage, tout cela a toujours annoncé des suppressions de postes, en particulier dans les services publics.

La situation économique est dramatique. La fréquentation des soupes populaires augmente régulièrement. D'après le dernier rapport de l'OCDE, les revenus auraient baissé en moyenne de plus de 25 % pour la seule année 2011.

Les élections ne peuvent pas changer la vie mais, dans un pays aussi laminé par la crise, les promesses des politiciens sont encore plus dérisoires et démagogiques.

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