Logement : Le ralentissement de la hausse des prix ne change rien à la pénurie03/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/05/une2283.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : Le ralentissement de la hausse des prix ne change rien à la pénurie

Pendant que des familles ont toujours plus de mal à payer leur loyer ou à trouver un logement conforme à leurs besoins et à leurs moyens, les professionnels de l'immobilier continuent de planer sur leur petit nuage.

Pour eux, les affaires vont bien, très bien même, malgré une légère baisse des prix, purement statistique. Il faut dire que les prix ont atteint de tels sommets qu'ils pourraient baisser beaucoup tout en restant à des niveaux élevés, hors de portée des ménages modestes. Depuis 1998, dans l'immobilier ancien, généralement moins cher que les constructions neuves, les prix de vente ont en effet grimpé de 161 %, rien que ça !

Ce qui est certain, c'est que l'offre de logements reste très inférieure aux besoins. Et cette pénurie organisée, qui participe à la hausse des prix, aussi bien à la vente qu'à la location, profite à tous ceux qui font leur beurre dans l'immobilier. Qu'il s'agisse des agences immobilières, des promoteurs et constructeurs privés, des propriétaires qui spéculent sur le besoin de se loger, tous trouvent le moyen de faire de l'argent sur ce marché du logement, alors que ce droit élémentaire consistant à avoir un toit reste insatisfait.

Et plus les revenus des foyers baissent avec la montée du chômage et des prix, y compris celui des loyers ou des logements, plus le scandale du manque de logements pour les classes laborieuses devient insupportable. Prendre les mesures qui s'imposent ne serait pourtant pas difficile. Un gouvernement réellement préoccupé de s'attaquer avec détermination au problème devrait immédiatement recenser toutes les habitations vides, les remettre en état si nécessaire, afin de les mettre à la disposition des familles en attente de logement. De même, la construction des centaines de milliers de logements sociaux qui manquent, selon les statistiques officielles elles-mêmes, nécessiterait de préempter les terrains disponibles, puis d'organiser tous les corps de métier nécessaires pour mener à bien les projets (architectes, maçons, constructeurs, peintres, etc.) et de conduire les travaux avec efficacité et rapidité. Il faudrait pour cela créer un véritable service public du logement, passant outre à tous ceux qui ne voient dans la construction qu'une source de profits. Oui, on pourrait parfaitement se passer des services des Bouygues et autres profiteurs pour construire les logements qui manquent.

On en aurait alors fini du logement considéré comme un « marché » pour aller vers la satisfaction de ce qui est un besoin aussi élémentaire que l'air qu'on respire.

Partager