- Accueil
- Lutte ouvrière n°2283
- Carrefour : Des milliers de postes menacés
Leur société
Carrefour : Des milliers de postes menacés
À l'approche d'un comité extraordinaire prévu le 10 mai, la menace du géant de la distribution Carrefour de tailler massivement dans les effectifs se précise.
Le groupe Carrefour emploie environ 471 000 salariés dans le monde et est le premier employeur privé du pays. Les syndicats, sur la base de documents écrits restés confidentiels, avancent le chiffre de 3 à 4 000 suppressions d'emplois, qui toucheraient environ 200 magasins et les sièges sociaux.
Les patrons de Carrefour avancent l'argument de mauvais résultats, le bénéfice net ayant diminué en 2011 et les parts de marché étant en recul face notamment à Casino et Leclerc. Mais c'est oublier que le groupe reste numéro deux mondial du secteur et continue à être bénéficiaire. Il a fait 1 239 millions d'euros de bénéfices en 2008, 327 en 2009, 382 en 2010 et 371 millions d'euros en 2011, ce qui fait au total près de trois milliards d'euros en quatre ans. Les actionnaires de Carrefour, au premier rang desquels on trouve Bernard Arnault et le fonds Colony Capital, n'ont donc pas à se plaindre.
Les sommes colossales que brasse le groupe ont été accumulées sur le travail des salariés dans le monde entier, dont les syndicats ont largement dénoncé les conditions de travail précaires et les bas salaires. Carrefour a même été condamné en 2011 pour avoir payé des salariés en dessous du smic, en intégrant dans la fiche de paye un temps de pause rémunéré...
Chiche avec les travailleurs, Carrefour sait être généreux avec ses dirigeants, même quand ceux-ci sont jugés responsables des « mauvais » résultats du groupe, comme l'ancien PDG Lars Olofsson. L'opacité la plus totale règne sur ce qu'il va toucher mais, entre les stock-options, la retraite-chapeau, la clause de non-concurrence, etc., il ne sera sûrement pas à plaindre, même si Carrefour conteste le chiffre de 9,25 millions d'euros d'indemnités qu'Olofsson réclamerait.
Le 9 avril dernier, les salariés des hypermarchés Carrefour s'étaient mis en grève à l'appel des syndicats pour refuser l'augmentation salariale dérisoire de 1 % proposée par la direction. Si des milliers de suppressions de postes sont annoncées le 10 mai, il leur faudra s'engager dans la même voie.