Groupes capitalistes : Une explosion des profits15/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2198.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Groupes capitalistes : Une explosion des profits

Les quarante grands groupes capitalistes entrant dans l'indice de référence de la Bourse de Paris, le CAC 40, ont augmenté leurs profits de 85 % au premier semestre de cette année par rapport à la même période de 2009, ceux-ci totalisant plus de 41 milliards d'euros. Pourtant, qui oserait prétendre que la crise est terminée, alors que le chômage sévit plus que jamais ? C'est tout simplement que ces grandes sociétés tirent leur épingle du jeu.

En particulier, les bénéfices des quatre sociétés financières du CAC 40, BNP Paribas en tête, augmentent de 140 %. À eux seuls, ils se montent à dix milliards d'euros, et à ce chiffre il faudrait ajouter les spéculations financières auxquelles se livrent également les autres sociétés, de Renault à Total en passant par GDF Suez.

Pendant ce temps, la « croissance économique » est chiffrée à 0,2 % sur un an. Les huit groupes industriels du CAC 40 qui produisent des biens d'équipement (Bouygues, Lafarge, Vinci, etc.) voient, globalement, leurs ventes stagner (-0,92 %), mais cela n'empêche pas leur bénéfice de progresser de 17 % ! Et dans d'autres secteurs, quand les ventes progressent, les bénéfices augmentent bien davantage.

Ainsi, dans l'industrie du luxe, LVMH Moët Vuiton augmente ses ventes de 14 %, ses profits de 53 %. C'est aussi le cas pour PSA Peugeot Citroën, Renault, L'Oréal, ou encore Michelin qui voit ses bénéfices multipliés par plus de six, Saint-Gobain par près de quatre. Comme l'ont souligné des commentaires dans la presse patronale, l'augmentation des profits est en grande partie déconnectée de l'évolution de la production, et donc des aléas du marché, car elle découle d'une « politique de réduction des coûts », en clair des suppressions d'emplois conjuguées avec l'intensification du travail pour ceux qui restent !

Les travailleurs subissent, eux, de plein fouet les effets néfastes des fluctuations du marché du travail, puisque la plupart des embauches se font en intérim ou en CDD et que les licenciements sont la règle dès lors qu'est prévue une baisse des carnets de commandes ou simplement que l'on veut démontrer aux actionnaires que l'augmentation de la productivité est en marche.

Comme la soif de profits patronaux ne s'étanchera pas d'elle-même, l'interdiction des licenciements est une nécessité. Quant aux profits accumulés, ce ne serait que justice de les réquisitionner pour qu'ils servent au moins à payer les dépenses sociales indispensables : santé, retraites, enseignement...

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