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Leur société
Des millions en rafale pour Dassault
Onze avions Rafale auraient dû être vendus à l'étranger d'ici à 2013 selon la loi de programmation militaire. Aucun contrat ferme n'étant en vue, c'est le ministère de la Défense qui va les acheter.
Ce bijou de technologie, selon les experts, qui vaut 90 millions d'euros pièce, a tout de même réussi à battre deux records : celui de n'avoir jamais trouvé d'acheteur autre que le gouvernement français et celui de plomber les finances publiques, dont le déficit est perpétuellement mis en avant par le gouvernement pour sabrer dans toutes les dépenses qui sont, elles, utiles à la population.
Tous les gouvernements, de gauche comme de droite, lui ont servi de représentants de commerce. Il y a un an, Sarkozy avait annoncé, à grand son de trompe, une vente de 36 Rafale au Brésil ; six mois plus tard, il plastronnait : « Je suis confiant, les choses progressent, exactement comme on avait prévu que ça progresserait.» Mais le gouvernement brésilien n'a toujours pas conclu l'affaire. Comme n'ont pas conclu Kadhafi, le Maroc et le Koweït en 2007, l'Arabie saoudite en 2006, Singapour en 2005, la Corée du Sud et les Pays-Bas en 2002. On ne peut remonter plus loin puisqu'il a fallu plus de vingt-cinq ans d'études et de subventions gouvernementales avant que cet avion soit considéré comme opérationnel !
Finalement, le seul contrat signé, c'est celui de l'État avec Dassault : 800 millions pris sur l'argent public iront dans les poches de l'avionneur. Et les patrons viendront nous dire qu'ils prennent des risques et qu'ils ne vivent pas, eux, aux crochets de l'État !