À Mayotte, Sarkozy a comme élève zélé le préfet. Celui-ci a annoncé qu'il prévoit en 2010 de battre son record de reconduites à la frontière. Il entend, d'ici à la fin de l'année, porter à 25 000 le nombre de refoulés du sol mahorais, soit une hausse de 25 % par rapport à 2009. Il est malheureusement en passe de réaliser son sinistre objectif puisqu'au premier semestre 2010 la préfecture a interpellé 12 321 prétendus clandestins et en a expulsé 10 010, principalement des habitants de l'île voisine d'Anjouan. L'an dernier à la même période, plus de 9 000 personnes avaient été reconduites à la frontière. Le nombre de mineurs arrêtés a quant à lui presque doublé, passant de 1 300 en 2009 à 2 311 aujourd'hui... et l'année n'est pas terminée.

La plupart desdits « immigrés » à Mayotte viennent des autres îles de l'archipel des Comores, dont les habitants se sont vu interdire l'accès sur le sol mahorais du jour au lendemain après que le gouvernement Balladur a imposé l'instauration des visas en 1995.

Derrière tous ces chiffres, il y a une terrible misère pour ces populations qui fuient leurs îles sans travail et sans ressources. Et lorsqu'elles parviennent à gagner Mayotte après une traversée dangereuse sur de frêles embarcations, elles vivent dans la clandestinité, même si beaucoup ont des parents dans cette île.

Mayotte, qui compte 200 000 habitants, détient depuis plusieurs années déjà le triste record des expulsions. C'est dire si les autorités préfectorales mettent du coeur à l'ouvrage.