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- Lutte ouvrière n°2198
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La mort des deux jeunes en 2005 à Clichy-sous-Bois : Le parquet demande un non-lieu
Cinq ans après les faits ayant entraîné la mort de deux jeunes de Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, le parquet de Bobigny vient de demander un non-lieu pour les policiers accusés de non-assistance à personne en danger.
En octobre 2005 Zyed et Bouna, deux jeunes qui n'avaient rien à se reprocher mais qui, affolés parce qu'ils étaient poursuivis par des policiers, s'étaient réfugiés dans un transformateur, sont morts électrocutés. Un troisième, grièvement brûlé, a survécu à ses blessures. Il s'en était suivi trois semaines d'émeutes dans les banlieues, en réaction à l'intervention policière.
Le lendemain du drame, Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, avait nié que les jeunes, qu'il désignait comme coupables de cambriolage, aient été pris en chasse par la police. Pourtant, en 2006, l'Inspection générale des services (IGS) concluait qu'il y avait bien eu une course poursuite contre les trois jeunes. Des enregistrements de conversations radio montrèrent aussi que les policiers n'avaient pas appelé les secours après les avoir vus entrer dans le transformateur, bien que l'un d'eux eût déclaré : « S'ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau .» Deux policiers ont été mis en examen en 2007 pour non-assistance à personne en danger, mais ils n'ont eu aucune sanction administrative.
La justice a traîné à traiter cette affaire et, alors que l'instruction est close depuis le 15 juillet 2009, ce n'est que maintenant que le parquet de Bobigny rend ses conclusions, demandant un non-lieu. Quand un policier ou un gendarme est tué ou blessé par un délinquant, le gouvernement en fait une affaire d'État, demandant que l'on durcisse les lois pour alourdir les peines, incriminant toute une population dans la responsabilité de cet acte. Mais quand deux jeunes meurent, simplement parce qu'ils ont paniqué devant les policiers, le parquet, c'est-à-dire l'État, blanchit ceux-ci sans même qu'ils aient été jugés.