Nouveau compteur électrique : Il coûtera cher et démarre avant l'heure15/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2198.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nouveau compteur électrique : Il coûtera cher et démarre avant l'heure

Le 2 septembre, est paru discrètement un décret prévoyant la pose des nouveaux compteurs électriques, baptisés Linky, dans l'ensemble du pays.

Jusqu'à présent, on était censé en être au stade de l'expérimentation dans deux régions, l'une urbaine, l'agglomération lyonnaise, et l'autre rurale, le département d'Indre-et-Loire. À la suite de quoi il était prévu d'en tirer les conclusions, en principe fin décembre, et ensuite de prendre des décisions.

Or justement la décision vient d'être prise alors que moins de la moitié des compteurs ont été posés en Indre-et-Loire. En plus de nombreux usagers nouvellement pourvus se plaignent de dysfonctionnements nombreux et variés. Le système est loin d'être au point et voilà qu'ERDF (filiale d'EDF pour la distribution) brûle les étapes, avec l'accord de l'État, puisque celui-ci a adopté un décret.

Tout ceci provoque la colère et des protestations d'usagers, d'associations de consommateurs et de collectivités locales.

Cela fait déjà longtemps qu'EDF et ERDF ont entrepris d'équiper le pays en compteurs dits « intelligents », capables d'être relevés (et coupés !) à distance. Ce nouveau système doit permettre à l'entreprise de faire l'économie des relevés et... des releveurs.

Il est censé donner aux particuliers qui en seront équipés la possibilité de vérifier au jour le jour, heure par heure, leur consommation et de l'adapter, ce qui probablement ne changera rien pour eux dans l'immense majorité des cas.

Certains pays, dont l'Italie, sont déjà en grande partie équipés de compteurs semblables, et en Italie c'est l'entreprise ENEL qui finance les compteurs, ce qui n'empêche pas les protestations pour d'autres motifs.

En France en tout cas il en va autrement, les 35 millions de compteurs prévus seraient intégralement à la charge des usagers, soit 120 à 240 euros par compteur à payer sur dix ans, avec une facture augmentée de 1 à 2 euros par mois. Ce n'est sans doute pas énorme, mais cela s'ajoute (ou plus exactement se retranche) à tout le reste, et les usagers n'ont rien demandé.

Il est tout à fait prévisible également que, dans un marché de l'électricité de plus en plus « ouvert », c'est-à-dire concurrentiel, l'« intelligence » du nouveau compteur permette plus facilement de passer d'un producteur à un autre... c'est-à-dire au bout du compte, contrairement à toutes les promesses, de faire encore grimper les factures.

Bref, le progrès technique pourrait donc cacher un nouveau coup tordu.

Partager