Salaires des ouvriers agricoles : De plus en plus bas ?13/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2154.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Salaires des ouvriers agricoles : De plus en plus bas ?

S'adressant le 27 octobre à l'ensemble du monde agricole, Sarlozy avait affirmé que les producteurs de fruits et légumes étaient pénalisés par le « coût du travail », c'est-à-dire par les salaires : « Nous produisons des tomates, pour le coût du travail, à 12 euros de l'heure. Le problème, c'est que nos voisins les produisent à 7 euros de l'heure, voire à 6. » En conséquence il annonçait l'exonération totale des cotisations patronales concernant les travailleurs saisonniers et demandait au ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, « d'analyser l'organisation de la main-d'oeuvre salariée étrangère chez nos partenaires européens, pour me proposer avant la fin de l'année des mesures visant à accroître la compétitivité des nos entreprises agricoles. »

Cette annonce, en période de forte contestation paysanne, visait avant tout à se concilier le patronat agricole en faisant porter aux salariés, et d'abord aux salariés étrangers, la responsabilité de la crise agricole. Mais elle semble suivie d'effet dès maintenant. Ainsi, le conseiller agricole de l'Elysée aurait suggéré aux producteurs français de légumes « de faire venir des intérimaires polonais aux conditions du pays d'origine. »

Voilà qui pourrait plaire aux consommateurs, en faisant semblant de s'attaquer aux prix élevés des fruits et légumes, mais en s'en prenant aux salaires agricoles et non aux profits de l'agrobusiness et de la grande distribution. Quant à la touche xénophobe, puisque ce sont des ouvriers étrangers qui sont visés, elle s'intégrerait parfaitement à la démagogie nauséabonde actuelle sur « l'identité nationale ».

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