La crise de l'économie capitaliste : Le pire reste sans doute à venir13/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2154.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La crise de l'économie capitaliste : Le pire reste sans doute à venir

Jusqu'à maintenant, les dirigeants du monde capitaliste voyaient la fin de la crise dans la remontée générale des Bourses, pourtant entièrement liée à la reprise de la spéculation. Aujourd'hui ils liraient la fin de la récession dans la hausse des PIB (produit intérieur brut) des principaux pays occidentaux.

Pourtant cette dernière ne fait que refléter, avec retard, la hausse boursière. En effet le produit intérieur brut prend en compte les valeurs financières dont la hausse, illustrée par les bénéfices colossaux des banques, suffit à le tirer en avant. Mais l'économie productive réelle, celle de la production matérielle, s'est contractée de 10 % en un an. Sa faible augmentation ces deux derniers mois (0,3 %) est essentiellement basée sur la reprise de la production automobile, elle-même liée aux différents artifices, du type prime à la casse, mis en place par les gouvernements. Malgré la prolongation de la prime à la casse pour quelques mois, l'effet sera limité, car les consommateurs ne vont pas acheter une voiture neuve tous les six mois...

Cette prétendue embellie, toute relative car elle n'existe que pour les grands groupes capitalistes et surtout pour les groupes financiers, est entièrement assise sur l'argent facile que les banques centrales, et donc en fin de compte les États, mettent à la disposition des banques. Depuis plus d'un an maintenant, sous prétexte de sauver le système financier pour, prétendent les gouvernements, faire repartir l'économie, les banques centrales prêtent à 0 % ou à peine plus aux banques des capitaux dont elles se servent pour spéculer. Au point qu'on commence à évoquer l'apparition d'une nouvelle « bulle spéculative », dont l'explosion entraînerait une grave rechute de l'économie mondiale.

Les ministres de l'Économie des vingt pays les plus riches du monde, réunis dimanche 8 novembre, ont, malgré leur assurance affichée, avoué leur impuissance. Pour enrayer le gonflement de cette bulle spéculative, il faudrait, disent-ils, cesser cette politique d'argent facile pour les banques. Mais, s'ils augmentent les taux des banques centrales, s'ils arrêtent d'alimenter la spéculation et les spéculateurs, ils risquent de contribuer à l'éclatement de la nouvelle bulle financière. Ils sont donc dépassés par une mécanique qu'ils ont eux-mêmes déclenchée.

Ces dirigeants, qui ne dirigent maintenant rien du tout, ont constaté que la « demande intérieure » n'est pas à même de faire repartir l'économie de chacun des pays. Autrement dit, les populations n'ont pas de quoi acheter et les capitalistes ne veulent pas risquer d'investir dans une production qui a de grandes chances de leur rester sur les bras. Le G 20 en a donc conclu qu'il fallait continuer à inonder l'économie de monnaie de singe, faute de demande réelle et solvable. La bulle spéculative va donc pouvoir continuer à gonfler.

Même si cette bulle n'explose pas à court terme, ce que personne ne peut ni prévoir ni éviter, les économies vont être confrontées à un problème tout aussi grave. La contraction de la production matérielle, accompagnée par une diminution du commerce mondial, a pour conséquence une hausse accélérée du chômage dans les pays capitalistes. Aux États-Unis, il y a désormais 10 % de la population active au chômage, 17 % si on compte les travailleurs découragés de chercher un emploi et ceux qui n'occupent qu'un emploi à temps partiel. En France les 10 % de chômeurs vont également bientôt être atteints.

À la mise au chômage d'une partie de la classe ouvrière s'ajoutent les multiples faillites de petites entreprises, les difficultés des paysans et celles, à prévoir, de tous les commerçants qui ont une clientèle populaire. Cet appauvrissement général de la population entraînera une contraction supplémentaire de la consommation.

Plus ou moins vite, par un krach financier et par une baisse dramatique du niveau de vie des populations, l'économie capitaliste risque d'étouffer dans la crise. Alors que les capacités productives de l'humanité pourraient servir enfin à satisfaire tous ses besoins, ce système économique dément ne sait que mener le monde au chaos.

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