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- Lutte ouvrière n°2154
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Dans les entreprises
Toray - Saint-Maurice-de-Beynost (Ain) : En grève pour les salaires
Depuis le 26 octobre, les ouvriers de l'usine Toray, spécialisée dans les films plastiques, débrayent quotidiennement pour s'opposer à un nouveau blocage de leurs salaires. Ils réclament une augmentation générale de 50 euros pour tous.
Vendredi 6 novembre, ils étaient près d'une centaine à participer au barbecue des grévistes devant l'usine. Au bout de dix jours, la grève commence à montrer des effets, des commandes sont annulées et deux ateliers manquent de matière première.
Ne voyant venir, pour la deuxième année consécutive, aucune augmentation annuelle, les ouvriers travaillant en 5x8 ont décidé des débrayages quotidiens d'une heure et demie dans chaque équipe. Au fil des jours, ils ont découvert que non seulement la direction allait reconduire une deuxième fois le blocage des salaires, mais qu'elle avait en plus des projets d'augmentation de la charge de travail et de la productivité.
Comme tous les patrons, ceux de Toray veulent profiter au maximum de la crise pour imposer de nouveaux sacrifices. La direction a d'ailleurs envoyé une lettre personnelle à chaque salarié, juste avant la grève, pour réclamer encore plus d'efforts et dire en substance : « Soyez déjà contents d'avoir du travail ».
Pourtant ce groupe japonais, qui emploie 35 000 salariés dans le monde, n'est pas sur la paille. Il a trouvé 70 millions d'euros pour construire et démarrer un nouvel atelier flambant neuf de films alimentaires à Saint-Maurice. Lors du lancement de ce projet, la direction avait déjà fait un chantage éhonté, menaçant d'aller construire l'atelier en Tchéquie si les salariés de l'usine n'acceptaient pas de céder leurs droits acquis : jours de RTT, jour d'ancienneté, complément maladie, convention collective d'entreprise...
Cette fois encore, le chantage ne passe pas auprès des travailleurs à la production. Les menaces et les efforts des cadres pour rabâcher aux grévistes qu'ils mettent en péril l'avenir de l'usine n'ont pas l'effet escompté. Ce discours alarmiste entretient pourtant un climat de crainte parmi les employés à la journée, en particulier dans les bureaux, qui n'ont pas encore rejoint la grève.
En revendiquant 50 euros pour tous, les grévistes disent clairement qu'ils se battent pour l'ensemble du personnel, car ce sont tous les travailleurs de l'usine qui connaissent des difficultés pour boucler leurs fins de mois et qui voient leurs conditions de travail se dégrader à cause du sous-effectif.
Entraîner toute l'usine donnerait plus de chances de faire céder une direction qui préfère actuellement perdre des dizaines de milliers d'euros par jour plutôt que de céder aux grévistes. C'est dans ce sens qu'il faut aller.