RATP - Région parisienne : Grève sur les RER A et B13/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2154.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP - Région parisienne : Grève sur les RER A et B

Lundi 9 novembre, les deux lignes du Réseau express régional (RER) ont été paralysées par une grève. Ces deux réseaux transportent près de deux millions de voyageurs chaque jour.

Le RER A traverse la région parisienne d'est en ouest, et le RER B la traverse, lui, du nord au sud. Créées à la fin des années 1970, ces deux lignes sont exploitées d'un côté par la RATP et de l'autre par la SNCF, chaque entreprise ayant sa propre réglementation interne, une pratique différente et même un voltage différent pour alimenter les trains.

Lundi 9 novembre, devait être mise en place sur le RER B ce que l'on appelle l'interopérabilité. Jusqu'à présent, les conducteurs RATP, qui travaillent sur la partie sud de la ligne, laissaient leurs trains à Gare-du-Nord à un conducteur SNCF, puis ils repartaient de Gare-du-Nord vers le sud avec un train amené par un conducteur SNCF. Maintenant, les conducteurs RATP et SNCF pourront travailler indifféremment sur la partie SNCF ou RATP. Pour cela, ils ont dû apprendre les deux réglementations ferroviaires, qui doivent être appliquées avec une extrême attention, de manière à ce que la sécurité des usagers soit assurée. De même, les conducteurs RATP ont dû par exemple passer des visites médicales pour recevoir l'habilitation SNCF. C'est d'ailleurs là un des sujets d'inquiétude pour les conducteurs, car que se passera-t-il si l'un d'eux est habilité RATP mais pas SNCF ?

D'autre part, cette réorganisation a entraîné la suppression de seize conducteurs RATP sur les 350 environ roulant sur la ligne B. Les trois syndicats CGT, Sud et FO, qui ont déposé des préavis de grève illimitée, demandent que, lors des manoeuvres de retournement en bout de ligne, les conducteurs aient plus de temps, ce qui signifie des effectifs supplémentaires. De même, ils veulent que les primes proposées par la direction (20 points de prime, dont 10 déjà intégrés), soient incluses dans le salaire, car sinon elles ne comptent pas pour la retraite. La valeur du point est actuellement à 5,98 euros. À tout cela la direction ne semble pas pressée de répondre et renvoie à des discussions... en 2010. En fait, elle voudrait subordonner l'intégration de ces primes à des dérogations concernant le temps de travail des conducteurs et à des fins de service plus tardives.

Lundi 9 novembre, réunis en assemblée générale à Massy-Palaiseau, les conducteurs ont voté à l'unanimité la poursuite de la grève, confirmée le lendemain dans une assemblée d'une centaine de grévistes. À ce jour, malgré ce que dit la direction, la grève ne faiblit pas.

Sur la ligne A, le préavis de grève avait été déposé par l'ensemble des syndicats pour la seule journée du lundi 9 novembre. Là aussi, la grève a été massivement suivie. L'affluence de plus en plus importante sur cette ligne fait que les conditions de travail se dégradent. Les conducteurs réclament, comme sur le RER B, plus de temps en bout de ligne et une revalorisation immédiate de primes de sujétions diverses, équivalant à 30 points salaire, soit près de 180 euros.

Ces grèves occasionnent bien sûr une gêne importante pour la population de la région parisienne. Mais la responsabilité en incombe entièrement à la direction. Alors qu'elle annonce plus de 106 millions d'euros de bénéfice pour le premier semestre 2009, soit 16 % de plus, il serait normal qu'elle réponde favorablement aux revendications.

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