SKF - Fontenay-le-Comte (Vendée) : Non aux licenciements16/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2137.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SKF - Fontenay-le-Comte (Vendée) : Non aux licenciements

SKF, ce groupe suédois leader mondial des roulements à billes, a annoncé officiellement mardi 30 juin la fermeture de son usine du sud de la Vendée, dans le cadre d'un nouveau plan de 900 suppressions d'emplois dans le monde.

SKF, qui emploie 45 000 personnes dans 28 pays, a réalisé 416 millions de bénéfices en 2008 et 36 millions au premier semestre 2009. Sur quatre ans, l'entreprise a versé 1,8 milliard d'euros aux actionnaires.

Implantée depuis 1970 à Fontenay-le-Comte, l'usine a compté jusqu'à 900 salariés. Dès 2006, un « plan social » s'est traduit par 148 suppressions d'emplois. Et depuis 2008, un plan de départs volontaires a concerné environ 120 personnes avec en parallèle la suppression de l'équipe de nuit et du chômage partiel.

Les réactions ne se sont pas fait attendre, d'autant plus que le sud de la Vendée est particulièrement touché par les effets de la crise. La zone de Fontenay-le-Comte a perdu 800 emplois au dernier trimestre 2008, soit une augmentation de 42,7 % du nombre de chômeurs en un an ! Le 16 juin, dès les premières rumeurs de fermeture du site SKF, 500 personnes se sont retrouvées dans les rues de la ville et le samedi 27 juin, ils étaient 2 000 à manifester.

Philippe de Villiers, président du Conseil général, a sauté sur l'occasion pour faire étalage de démagogie, lui un ancien ministre de Chirac, de surcroît vicomte assujetti à l'impôt sur les grandes fortunes, et qui a toujours accueilli à bras ouverts les patrons dans un département dont les salaires sont parmi les plus bas du pays. Il s'est prétendu le défenseur des travailleurs de SKF, interrompant un Comité central d'entreprise et interpellant les dirigeants du trust à coup de pleines pages de publicité dans les journaux, où il écrivait que « les 600 000 Vendéens sont 600 000 SKF qui se battront jusqu'au bout ».

Les travailleurs de SKF doivent se défendre, mais en se méfiant de cette union sacrée qui se crée autour d'eux, englobant jusqu'à l'évêque de Luçon, lointain successeur de Richelieu, pour mieux les étouffer. Et s'ils doivent trouver des alliés, c'est parmi les travailleurs qui, comme eux, subissent la dictature du patronat et des ses soutiens, parmi lesquels de Villiers se trouve en très bonne place.

Les travailleurs de Fontenay se sont rendus dans l'usine de Saint-Cyr, en Indre-et-Loire, les jeudi 9 et vendredi 10 juillet, où un débrayage a été organisé pour les accueillir. À Saint-Cyr, la direction envisage de remettre en cause la prime de vacances de 1 530 euros en 2010.

Le jeudi après-midi, l'assemblée générale votait la grève jusqu'au samedi. Pendant deux jours, un piquet de grève formé de centaines de travailleurs a bloqué l'entrée. Ces deux jours de grève, pendant lesquels les ouvriers de Fontenay ont été accueillis et hébergés sur place, auront permis aux travailleurs des deux usines d'affirmer leur solidarité et de renforcer leur capacité de se défendre.

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