Les très gros consommateurs d'électricité tels qu'ArcelorMittal, Alcan, Rhodia, etc. sont en passe d'obtenir d'EDF des tarifs très avantageux, environ à moitié prix, par rapport à ce que payent les millions de clients particuliers.

Le tarif d'EDF est de 8,03 centimes (hors TVA) le kilowattheure, ce qui fait 80,3 euros le mégawatt-heure.

Les très gros consommateurs ont toujours eu des tarifs de faveur, et même très probablement pour certains en dessous du prix de revient, du temps d'EDF nationalisée qui avait entièrement le monopole de la vente de l'électricité sur le territoire français.

Avec l'ouverture du marché, les choses ont changé et EDF a augmenté les prix dans le secteur non réglementé, ce qui a concerné durant quelques années uniquement les très gros consommateurs.

Cela a provoqué beaucoup de résistances et de récriminations et, en fin de compte, les plus gros se sont regroupés dans un consortium, baptisé Exeltium, qui depuis des mois négocie avec EDF les tarifs pour les prochaines années.

À cette occasion on en apprend un peu sur les tarifs pratiqués, car jusque-là, pour les très gros consommateurs, on était dans un domaine protégé par le secret commercial.

Ainsi, on sait qu'Exeltium espérait obtenir d'EDF 38 euros le mégawatt-heure pour les années à venir, mais qu'on est en train de s'orienter vers un accord entre 40 et 45 euros le mégawatt-heure, ce qui fait à peu près la moitié du prix payé par le consommateur ordinaire.

C'est une façon de dire que les petits payeront pour les gros, ce qui n'est malheureusement pas une nouveauté. À titre de comparaison, le prix de revient du mégawatt-heure d'origine nucléaire (les trois quarts de la production) serait de 26 euros.

Tout cela fait de somptueux bénéfices pour EDF, payés un peu par les patrons et énormément par les consommateurs ordinaires.